Le CLA, le Cnapest, le Satef et le Sete/Ugta de Béjaïa ont confirmé, hier, l'organisation de la grève les 23 et 24 avril prochains. Lors d'une conférence de presse qu'ils ont animée à Alger, au siège du Snapap, les 4 syndicats de l'intersyndicale de l'éducation nationale ont rappelé que la deuxième journée de grève sera ponctuée par un sit-in devant le siège du ministère de tutelle. En dépit du processus de dialogue enclenché récemment par celle-ci, l'intersyndicale maintient sa “lutte pour défendre la plate-forme de revendications”. Hier, les syndicalistes ont annoncé que les réunions “bilatérales et informelles avec la tutelle n'ont pas débouché sur des résultats concrets”. Ils ont reproché au département de Benbouzid “son entêtement” et son refus d'ouvrir un débat sur les points de la plate-forme de revendications : augmentation des salaires de toutes les catégories de travailleurs du secteur, promulgation du statut particulier de l'enseignant, retraite à 100% et garantie des libertés syndicales et du droit de grève. Ils ont, en outre, fait remarquer que malgré les contacts entamés avec chacun des syndicats, le ministre de l'éducation n'a même pas daigné retirer les poursuites judiciaires, lancées à l'encontre de 11 délégués de l'intersyndicale (6 membres poursuivis depuis 2005 et le reste poursuivi en justice à partir de cette année). “Nous considérons que le juge doit rendre justice et non pas se transformer en service d'ordre”, a déclaré Redouane Osmane du CLA. Ce dernier a estimé que les chefs d'inculpation retenus contre les délégués, à savoir incitation à la grève, réunions publiques non autorisées et animation d'organisations non agréées, sont “des libertés fondamentales que le juge doit protéger contre l'arbitraire de l'administration”. M. Osmane a aussi indiqué que la tutelle refuse toujours de recevoir une délégation mandatée par l'intersyndicale. D'autres syndicalistes sont intervenus pour regretter “l'absence de consensus autour de la priorité à donner à l'éducation”. Selon Ali Lemdani du Cnapest, “la revalorisation salariale va de pair avec celle du métier d'enseignant”. D'autres intervenants se sont succédé pour affirmer que l'intersyndicale continuera à faire “pression” sur les pouvoirs publics, d'autant que “leur argumentation sur les salaires ne tient pas la route”. “Tous les paramètres économiques tels que la croissance, l'inflation, la productivité et l'embellie financière militent bien au contraire pour une augmentation des salaires”, a souligné Redouane Osmane. La grève à laquelle appellent les syndicats de l'éducation sera la 3e action initiée cette année. L'Unpef, 5e syndicat de l'intersyndicale, a quasiment déserté les réunions de la coordination depuis le dernier débrayage (du 19 au 21 février), après avoir subi des “pressions”. L'Unpef n'a donc pas déposé de préavis de grève pour les 23 et 24 avril prochain. H. Ameyar