À l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose, la Direction de la santé d'Oran a organisé, hier, à l'Itsp, un séminaire regroupant les médecins des services de prévention. Il s'agissait d'évaluer le programme de lutte antituberculeux au niveau de la wilaya, et surtout de voir quel a été son impact depuis la création des fameux Uctmr, c'est à dire les “Unités de contrôle de la tuberculose et des maladies respiratoires”. Ces nouvelles unités, qui ont été créées en juillet 2005 suite à une instruction ministérielle, sont au nombre de 5 dans la wilaya d'Oran, soit une par secteur sanitaire. Chaque Uctmr comprend un médecin généraliste, un médecin spécialiste, 2 techniciens laborantins et 2 manipulateurs. Selon le Dr Haïmour de la DSP, cette nouvelle organisation devait permettre d'éviter les va-et-vient des malades, d'un service à un autre, pour y subir ses examens et, par là même, éviter les risques de contagion mais encore ne pas décourager les patients ballottés d'un service à l'autre : “Dans ces unités lorsque le malade vient, tous les examens nécessaires pour le dépistage de la tuberculose pulmonaire ou extrapulmonaire se font sur place... Le malade n'aura pas à se déplacer, cela diminue d'autant les risques de contagion surtout pour la tuberculose pulmonaire...”La majorité des intervenants avaient évoqué ces problèmes d'organisation dans le programme de lutte contre la tuberculose. Les chiffres pour la wilaya d'Oran qui ont été communiqués lors de cette rencontre, font état de 1 465 nouveaux cas de turberculose en 2005 avec une incidence de 97,34% pour toute la wilaya. Sur ce total, les médecins ont diagnostiqué 1 400 cas de tuberculose pulmonaire. Le secteur sanitaire ouest estt le plus touché parce que concernant des couches de populations démunies et où la promiscuité est la plus élevée dans la wilaya. Interrogé sur l'augmentation des cas de tuberculose, nos interlocuteurs reconnaissent qu'une nette progression s'est faite ressentir en 2003, mais à cause- à l'époque- de la rupture des antituberculeux, une situation qui n'existerait pas aujourd'hui. Par ailleurs, la création des Uctmr aurait également eu un impact positif sur la prise en charge de la population, à un point tel que, nous signale-t-on encore, les données chiffrées pour le premier trimestre 2006 révèlent une baisse des cas de tuberculose par rapport à 2004. Une situation épidémiologique qui devra encore se confirmer dans les mois à venir. Mais pour accentuer cette tendance, il est impératif que la disponibilité des anti-tuberculeux soit constante, que leur répartition soit organisée et surtout- comme l'a souligné la professeur Berrabah- que les pouvoirs publics revoient le découpage géographique des secteurs sanitaires de la wilaya d'Oran qui sont trop étendus. F. B.