Le driver argentin du Raja de Casablanca, Oscar Fullone, était dans tous ses états après la fin de la rencontre que son équipe a livré face aux Canaris. Pour lui, son équipe était victime d'un arbitrage vicieux. Liberté : Un commentaire sur la rencontre d'aujourd'hui ? Oscar Fullone : Je n'ai rien à dire, si ce n'est qu'on a assisté aujourd'hui à un scandale. La JSK est une grande équipe et elle n'avait pas besoin du soutien de l'arbitre pour gagner. Encore une fois, c'est scandaleux. Deux expulsions, c'est trop ! L'arbitre voulait à tout prix faire gagner la JSK et il a eu ce qu'il voulait. Mais il reste encore le match retour, et, là, je vous assure que ce sera différent. Vous pensez que votre équipe est capable de surmonter ce score de 3 à 1 ? La JSK va vivre l'enfer à Casablanca, ce n'est pas une bataille qui l'attend là-bas, mais “la guerra”. Je n'ai jamais vu une partie pareille, mais au retour on rendra la monnaie à notre adversaire. Quelle analyse faite-vous de cette rencontre ? Je n'ai aucune analyse à faire, vous avez tous vu ce qui s'est passé et devant un tel scénario, sincèrement, moi, je m'avoue amateur et incapable d'analyser quoi que ce soit. Moi, je ne connais rien au football que j'ai vu lors de ce match. Par conséquent, je vous laisse le soin de faire l'analyse vous-même. Vous semblez plus que déçu ? Comment ne pas l'être et c'est pour cette raison que je refuse de faire un commentaire sur le match. Car, un arbitrage comme celui-là n'a pas lieu d'être dans une aussi prestigieuse compétition. C'est honteux ! Cela dit, vous paraissez déterminé à renverser la vapeur chez vous dans 15 jours et arracher la qualification ? Comme je vous l'ai dit, chez nous, on ne fera pas de cadeau et cette qualification on l'aura coûte que coûte. Ça, c'est une promesse de ma part. À votre arrivée à Alger, vous avez déclaré que vous n'êtes pas contre l'idée d'exercer en Algérie… Oui, d'ailleurs, cela fait plusieurs années que j'ai reçu plusieurs offres pour venir travailler en Algérie. Il y a par exemple les dirigeants de l'USMA qui m'ont approché, également les responsables de la fédération et je regrette vraiment. Aussi, il y avait des intermédiaires qui ont fait que les contacts n'aboutissent pas, sachant que je ne travaille jamais avec des intermédiaires. Cela dit, ce que je regrette le plus, c'est bien l'équipe nationale algérienne. Cela vous intéresse-t-il toujours de prendre l'EN d'autant que le poste est toujours vacant ? Oui, cela m'intéresse toujours, mais j'ai eu vent que la FAF a déjà engagé l'Allemand Schnitger pour diriger la sélection nationale. Effectivement, mais cela reste toujours dans le cadre des pourparlers… (Il hésite). Cela veut-il dire que vous n'êtes pas d'accord… Ce n'est pas que je suis d'accord ou pas, car, au fond, mon avis ne compte pas, je vais vous répondre autrement en vous posant une question. Allez-y… Est-ce que vous trouvez logique qu'un Allemand vous prépare du bon couscous ? Mais l'Algérie n'est pas le premier pays à faire appel à une compétence étrangère pour tenter de redresser la situation de son football… Je suis d'accord, mais on doit bien réfléchir avant d'engager un quelconque technicien, et maintenant je vais vous répondre à la question que je vous ai posée tout à l'heure. Je dirai donc qu'un Allemand ne pourra jamais préparer un bon couscous, mais un Italien par exemple peut le faire parce qu'il est habitué à la préparation des pâtes. Donc, ce que je voulais dire, pour qu'on soit sûr de faire du bon boulot, on doit forcément être imprégné de la culture du pays où on est appelé à exercer. Un autre exemple pour mieux vous expliquer mes pensées. Prenez le meilleur entraîneur en Europe, va-t-il réussir avec le Brésil ? J'en doute beaucoup, puisqu'il y a, comme je vous l'ai dit, ce problème de culture. Si on suit votre raisonnement, le Roumain Kovac n'aurait jamais réussi avec l'équipe nationale de France, alors qu'au contraire, c'est grâce à lui que le football français s'est redressé… Avant de parler de Kovac, on doit se lever à sa mémoire, car c'est le meilleur entraîneur du monde et personne ne pourra l'atteindre tout simplement. Vous prenez en exemple le football français, mais pensez-vous qu'il est plus riche que le football algérien ? Ils ont quand même une Coupe du monde à leur actif… Eh bien, pour moi, c'est le contraire, et je suis convaincu qu'il est plus riche que le football français. Personnellement, j'ai toujours aimé le football algérien qui est une vraie nation de football. Et on ne peut pas parler de la balle ronde algérienne sans citer au passage les Mekhloufi et bien sûr Madjer et Belloumi. La preuve, c'est ce qui s'est passé lors de la Coupe du monde de 1982 en Espagne. Car, si le football algérien n'était pas riche pourquoi alors de grandes nations de football combinent pour éloigner les Algériens du Mondial ? C'est vrai qu'actuellement, le football algérien traverse une mauvaise période et donc c'est malheureux de voir un football si riche rechercher la solution à l'étranger. Entretien réalisé par Chérif M. et Mohamed B.