Le président de l'USM Alger et de Forum-foot, Saïd Allik, a jeté, hier, un véritable pavé dans la mare. Invité au forum d'Echibek, M. Allik a avoué, devant un grand parterre de journalistes, l'existence “officieusement dans le football algérien de la corruption”, mais, selon lui, “il est difficile d'avoir des preuves”. Les propos du boss usmiste confirment, si besoin est, toute l'ampleur du phénomène de la corruption qui a gangrené des années durant la discipline. Il s'est indigné également contre “la surenchère” exercée par certains joueurs. “Si cette situation perdure, les clubs risquent dans quelques années de déclarer faillite”, martèle-t-il. Et afin de mettre un terme à ces problèmes, il a été décidé de créer un groupement des présidents des clubs de la DI et DII. Cette nouvelle structure baptisée Forum-foot aura pour principale mission, selon son patron, “la moralisation du monde du football”. Le boss de Forum-foot, qui aura réussi à fédérer tous les patrons des clubs autour d'un projet commun, rassure : “Les présidents sont animés d'une réelle envie d'assainir la situation et, par la même, œuvrer dans le développement de la discipline.” Cependant, Allik concède que la mission de sa structure, laquelle n'a pas encore obtenu son agrément, “sera difficile et nécessite un travail de longue haleine pour éliminer les mauvaise habitudes”. Et d'ajouter : “Tout le monde se doit de s'impliquer dans cette œuvre, car les problèmes ne seront pas réglés du jour au lendemain.” En présence des présidents du CR Belouizdad et du Paradou AC, respectivement MM. Farah et Zetchi, l'invité d'Echibek a abordé le sujet relatif à la programmation. D'après lui, le programme de fin de saison, initialement établi par la LNF en concertation avec les présidents des clubs, devra être respecté. “Tous les présidents veulent que les matches soient joués à leurs dates initiales”, souligne-t-il, sans pour autant lancer un appel à tous les clubs de faire preuve de sagesse pour accepter les propositions de la LNF concernant le calendrier. Ce dernier sera, en tout cas, réaménagé en raison de la programmation le 26, 27 ou 28 de ce mois des matches de la première journée des quarts de finale de la champions league africaine. Au sujet relatif au nouveau décret 05-405, le conférencier estime : “La désignation par la tutelle du tiers des membres de l'AG est, à mon sens, énorme. Cela traduit l'esprit de blocage.” La solution, selon Allik, réside dans le dialogue avec le ministère de la Jeunesse et des Sports pour revoir cette question. “Mais les pouvoirs publics se doivent de contrôler la gestion du football puisqu'ils sont les principaux pourvoyeurs de fonds”, insiste Allik qui est revenu, par ailleurs, sur la question de la sélection nationale de football toujours sans entraîneur. Il admet être “d'accord pour l'engagement d'une grosse pointure”, sous condition que le futur entraîneur des Verts soit, précise-t-il, “recruté pour un travail à long terme”. “À ce titre, insiste-t-il, nous devons mettre les moyens financiers nécessaires pour retrouver un technicien en mesure de mettre sur pied une EN solide et performante. La bonne santé financière du pays devrait être exploitée pour doter l'équipe nationale d'un entraîneur respectable. Pour moi, un coach qui se respecte coûte un salaire minimum de 50 000 euros.” Le message de Allik est d'autant plus clair que les autorités publiques sont appelées à mettre la main dans la poche pour résoudre définitivement le problème de l'entraîneur national. K. Y.