Le projet prévoit pour 2025 une fourchette pour les régions du Sud avec la réalisation de nouvelles villes : Metlili-nouvelle à 20 km de Ghardaïa, El-Meniaâ-nouvelle à 270 km du chef-lieu de wilaya et la nouvelle agglomération de Hassi-Messaoud située en dehors des champs pétroliers. “Le développement des régions du Sud constitue une grande orientation stratégique du Schéma national d'aménagement du territoire”. Tel est l'objectif à concrétiser sur le terrain à travers la mise en œuvre effective du Fonds spécial du développement des zones du Sud. Selon ses concepteurs, le schéma national d'aménagement du territoire (Snat) 2025 est “un instrument qui traduit et met en forme pour l'ensemble du territoire, comme pour chacune de ses parties, les orientations stratégiques d'aménagement durable du territoire”. Il constitue ainsi “un cadre de référence et de mise en cohérence des politiques sectorielles et une matrice d'axes prospectifs d'identification et de mise en perspective d'alternatives territoriales”. Quel est le constat fait pour le Sud algérien et quelles sont les perspectives et les projections envisagées ? Ce vaste territoire couvre plus de 2 millions de km2, soit 80% de la superficie du pays et n'accueille que 3 millions de personnes, c'est-à-dire moins de 10% de la population. 65% d'algériens “s'entassent” au niveau de la bande côtière, sur un espace réduit qui ne représente que 4% du territoire. Cette situation, qui frise le seuil de l'intolérable, est porteuse de risques. Elle peut compromettre et annihiler le développement, l'équilibre et la sécurité du pays. C'est pour cela que le Snat insiste sur “l'équité territoriale axée sur le développement humain et social”. Pour le “peuplement” des régions du Sud, le Snat projette pour 2025 une fourchette optimiste de 60-40 c'est-à-dire 60% habitants pour le Nord et 40% pour le Sud. Est-ce possible ? Pour cela, il s'agit d'accélérer le rythme de réalisation socioéconomique et l'érection de nouvelles villes : Metlili nouvelle à 20 km de Ghardaïa, El-Meniaâ-nouvelle à 270 km du chef-lieu de wilaya, et la nouvelle agglomération de Hassi-Messaoud située en dehors des champs pétrolifères. Le développement du Sud permettra un équilibre du territoire en termes de population et de bases productives. Les ressources naturelles existent à l'envoi : pétrole, gaz, fer, uranium, énergie solaire et éolienne, l'eau… et le tourisme peut être le fer de lance d'un essor tous azimuts. Pour la réussite de ce pari, il est primordial de mettre en œuvre un réseau performant de communications entre le Sud et les autres régions ainsi que les pays limitrophes. Le développement du réseau routier, des chemins de fer et des aéroports est aussi un gage d'efficacité et d'attractivité qui permet l'abolition des distances. Mais le Snat avertit que seul un système oasien protégé et entretenu, peut offrir une base suffisamment forte pour participer efficacement au développement économique du Sud car la sonnette d'alarme doit être tirée : l'écosystème oasien subit une forte dégradation et la destruction de son équilibre écologique en raison de facteurs multiples, allant de l'urbanisation abusive et agressive des palmeraies à la remontée des eaux, en passant par le gaspillage de l'eau et l'ensablement… Verra-t-on le Sahara algérien se transformer comme le désert californien ? Ce grand projet, pour ne pas demeurer un mirage, a besoin de pionniers qui croient au rêve algérien ! Rachid Mersel