Agressions multiples, piquages clandestins, vols d'énergie, tels sont les problèmes auxquels la Sonelgaz fait face. A cela s'ajoute le phénomène inquiétant provoqué par la recrudescence des actes de banditisme qui ont particulièrement ciblé le réseau électrique. En effet, ce sont quelque 51 000 mètres de câble, soit l'équivalent de 15 tonnes de cuivre, qui ont été subtilisés en 2005 à différents endroits de la wilaya. Le phénomène continue de sévir non sans causer un important préjudice à l'entreprise, compliquant davantage sa situation financière déjà grandement obérée par un important volume de créances. Du fait de la conjugaison de ces difficultés, celle-ci a été contrainte de recourir à l'emprunt obligataire en dépit des frais qui lui sont liés. Concernant les piquages clandestins qui ont souvent été source de désagréments et de fuite, les vols d'énergie sont estimés à plus de 10% de l'énergie produite. En d'autres termes, les fraudes ont représenté l'équivalent de la consommation moyenne annuelle de 19 000 foyers ordinaires, soit un manque à gagner évalué à 11 milliards de centimes. Selon Abbas Nassir, directeur régional de la distribution, la recrudescence des agressions a amené l'entreprise à suivre une démarche pragmatique consistant à n'élargir le réseau que dans les zones où la présence des populations est effective afin de lutter contre le vol de câble. Car, indique-t-on, d'un linéaire de 9 000 km dont plus de la moitié est située dans des zones difficiles d'accès, le réseau a déjà été repris sur une longueur de plus de 40 km à travers 33 hameaux des suites de vols de câble. Se considérant comme une entreprise citoyenne susceptible de “servir de locomotive” dans le processus de développement, elle se trouve, malheureusement, de plus en plus handicapée du fait des facteurs cités et de l'important volume des créances qui s'élève présentement à près de 60 milliards de centimes. Par manque de civisme ou par négligence, de nombreux citoyens ne s'acquittent pas des frais de consommation d'énergie à terme échu. D'autres poussent l'outrecuidance jusqu'à émettre des chèques sans provisions, comportement condamnable à plus d'un titre car participant à la fragilisation de l'entreprise qui, de ce fait, est réduite à “la légitime défense” en procédant à la mesure de coupure ou en se pourvoyant en justice. Quelque 2 700 chèques impayés ont été retournés, pénalisant sa situation financière car non recouvrés, cela en sus des frais bancaires induits. Gérant un portefeuille de plus de 110 000 abonnés domestiques générant un chiffre d'affaires de 150 milliards de centimes, la direction régionale de Médéa veut tout mettre en œuvre pour améliorer la qualité de service et garantir la sécurité du citoyen. M. EL BEY