Le P-DG de Cevital a présenté l'expérience de son entreprise dans le financement de son développement. Créée en 1998, Cevital, qui a réalisé un chiffre d'affaires de 43 milliards de DA en 2005, et dont la croissance de ses activités est tirée par la filière agroalimentaire, est la plus jeune et importante entreprise du groupe. Dans le processus de son développement, avec une croissance moyenne de 50% par an, Cevital a utilisé des modes de financement diversifiés : fonds propres, garanties bancaires, financements à moyen terme et crédits à l'exploitation. Parmi les principaux freins cités par le patron de Cevital, Issad Rebrab, figurent les délais nécessaires à l'obtention de financement jugés trop lents, le niveau et la nature des garanties demandées excessifs et, enfin, le blocage administratif. Le succès de Cevital s'explique par les investissements réalisés dans des secteurs porteurs et à forte valeur ajoutée, par l'utilisation des dernières innovations technologiques, par la volonté permanente de surmonter les obstacles, par la réalisation rapide de cash-flows et surtout par la transparence des comptes et de l'information sur l'activité. Cette notoriété arrachée au prix de gros efforts fait que Cevital, aujourd'hui, a accès à d'autres financements, tels que le risque corporate et le marché obligataire. La confiance dont Cevital bénéficie actuellement sur les plans national et international, lui permet de réaliser des projets nécessitant un niveau de financement plus élevé. Sur l'amélioration des conditions de financements bancaires des entreprises, le premier responsable de Cevital a suggéré que les banques doivent moderniser leurs pratiques en augmentant la rapidité d'exécution des opérations courantes, en diminuant les délais de traitement des demandes de crédit, en diversifiant les modes de financement et, enfin, en développant la monétique. Les banques, par ailleurs, doivent privilégier une organisation par segment de clientèle et proposer une relation personnalisée. Les banques, souligne M. Rebrab, doivent disposer d'analyses de secteurs et de marchés, développer la capacité d'évaluer un projet et cultiver l'aptitude à accompagner l'entreprise. Par ailleurs, le P-DG de Cevital affirme que l'entreprise doit évoluer dans le sens d'une meilleure structuration à travers une qualité et une compétence du management et en maîtrisant ses métiers. Elle doit cultiver la transparence par le biais de la certification de ces états financiers et l'information sur son activité. Du côté des pouvoirs publics, M. Rebrab suggère également que plus d'autonomie soit accordée aux banques. Le P-DG de Cevital les exhorte à développer des fonds de garantie facilitant l'accès au financement ainsi que des fonds d'investissements gérés par des experts nationaux ou par des fonds internationaux. Enfin, M. Rebrab a souligné que les banques doivent être mises à l'abri des injonctions administratives. F. M. et M. R.