Texte intégral de la déclaration du secrétariat national de l'UGTA lors de la réunion du 17 février 2003 entre le secrétariat national et les secrétaires généraux des Fédérations et des unions de wilaya. Le 24 février, les travailleuses et travailleurs algériens vont célébrer le 47e anniversaire de la création de l'UGTA et le 32e anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures. La célébration de ces nobles dates se déroulera dans un contexte international particulier caractérisé par une aggravation sans précédent des tensions et une montée des périls véhiculés par les menaces d'agressions contre le peuple irakien et la guerre faite au peuple palestinien. Au plan national, cette célébration sera marquée par un contexte social très fortement déprimé et par un climat général porteur de lourdes menaces sur la pérennité des services publics essentiels, du secteur public économique et plus généralement de l'entreprise et partant, de tous les instruments nationaux patiemment mis en place pour assurer un développement harmonieux et durable de notre pays et diffuser le progrès social à toutes les catégories de la société. En effet, le monde du travail se trouve, aujourd'hui, confronté à : - La montée du chômage, le développement de la précarité, l'expansion du secteur informel et du travail au noir ainsi que l'élargissement de la pauvreté dans un contexte de quasi abandon des entreprises publiques et privées aggravé par l'absence d'une véritable stratégie économique élaborée dans la concertation et ayant pour finalité le partage équitable des richesses produites entre l'ensemble des citoyens. - La régression continue du pouvoir d'achat des salariés et des citoyens disposant de revenus fixes dont les mesures de rattrapage dernièrement arrachées par notre organisation ne sauraient, à elles seules, corriger sans une véritable politique de revenus, fruit d'une franche et loyale concertation. - La fragilisation des systèmes de sécurité sociale, de santé publique, soumis à de très fortes pressions visant à leur démantèlement dans le cadre d'une démarche qui cache mal les desseins inavoués aux relents néolibéraux. - L'inadéquation des politiques et des ressources mobilisées en faveur de la réhabilitation de l'administration et des services publics. - L'absence d'une vision cohérente et appropriée des missions de l'Etat en cette étape particulière de construction nationale qui exige, à la fois, la consolidation de l'autorité de l'Etat, de ses capacités pour restaurer la sécurité des personnes et des biens et d'éradication du terrorisme ainsi que le renforcement des assises de l'Etat de droit et la lutte contre toutes les formes de fraudes et de corruption. Face à ces défis, la direction nationale de l'UGTA appelle l'ensemble des travailleuses et travailleurs algériens à faire suivre la célébration du 47e anniversaire de création de l'UGTA par la mobilisation en faveur de l'organisation de deux journées de grève nationale de protestation en la forme d'un arrêt collectif de travail durant les journées des 25 et 26 février 2003, tout en veillant à assurer la continuité des services publics essentiels et en s'attachant à la mise en place concertée du service minimum dans le respect de la législation en vigueur. Les travailleuses et les travailleurs saisiront cette occasion pour réitérer les revendications maintes fois exprimées et notamment : - le refus d'un programme de privatisation unilatéralement élaboré. - Le rejet du projet de loi sur les hydrocarbures et la confirmation de son retrait. - La nécessité d'une évaluation sereine et sans complaisance des réformes mises en œuvre ces dernières années et de leurs conséquences négatives sur le plan social et sur le fonctionnement des entreprises. - La nécessité d'élaborer une véritable stratégie économique porteuse de bien-être pour l'ensemble des citoyens. - L'engagement d'un processus autour de la modernisation du système de sécurité sociale et des retraites. - La mise en place des moyens et des mécanismes à même de préserver l'entreprise algérienne face à la concurrence déloyale et aux velléités de déstabilisation. - La prise en charge du dossier “Fonction publique” dans le sens de la mise en place d'un statut qui consacre et approfondit la culture d'Etat, réhabilite le fonctionnaire et donne corps aux impératifs de service public en direction de tous les citoyens. La plus que nécessaire revalorisation des salaires et autres revenus fixes. Vive l'Algérie Vive l'UGTA Gloire à nos martyrs