Le sélectionneur de l'équipe de France de football a regretté dimanche l'exclusion de Zinédine Zidane, qui a, selon lui, permis aux Italiens d'atteindre les tirs au but, “leur seul espoir” de gagner la finale du Mondial 2006. Concernant son avenir personnel, Domenech a évacué : “Le conseil fédéral se réunit aujourd'hui et le président vous dira ce qui a été décidé. Pour le moment, je suis sur la déception, et mon avenir n'a strictement aucune importance.” Quel est votre sentiment ? C'est une grosse déception, je n'ai pas d'autres mots, une grosse déception. Est-ce que l'exclusion de Zidane est l'élément-clé du match ? On peut dire que l'exclusion est un élément du match parce que sur la deuxième mi-temps et la prolongation, les Italiens n'attendaient qu'une chose : arriver aux tirs au but, c'était leur seul espoir. Mais il y a déjà eu la sortie de Patrick Vieira qui a aussi eu une influence. Après, il y a la sortie de Zinédine, on se retrouve à dix. Il y a eu deux faits marquants avant les tirs au but. Pourquoi il y a-t-il eu un délai avant que Zidane ne reçoive son carton rouge ? On vient d'instaurer l'arbitrage vidéo parce que c'est le quatrième arbitre qui est venu le dire. L'arbitre de touche n'a rien vu. C'est une nouvelle règle qui est mise en place, vive la vidéo dans le football ! Le carton était-il justifié ? Je ne sais pas. Je n'ai pas vu les images. Je ne peux rien dire. Je dirai seulement que c'est dommage, c'est triste. Materazzi a fait beaucoup de cinéma quand il est tombé de si haut. Il est grand, il est costaud, et un coup de vent l'a fait tomber. L'homme du match, ce n'est pas Pirlo, c'est Materazzi, il marque et il fait exclure Zidane... Mais après, sur le geste, je le regrette, et nous le regrettons aussi, et Zidane aussi. Mais Materazzi ne doit pas y être pour rien. Je n'imagine pas que Zidane avait envie d'être exclu. Il s'est passé quelque chose. C'est évident. Vous êtes triste de voir Zidane partir comme ça ? C'est triste quand un grand joueur termine sa carrière comme ça, exclu, alors qu'il a fait une grande compétition. J'aurais préféré le sortir, moi, à cinq minutes de la fin, pour qu'il ait une vraie ovation. Je ne m'attendais pas à une ovation comme celle-là... Est-ce que cela a modifié votre plan de jeu pour les tirs au but ? Zidane tire normalement dans les premiers, cela aurait pu changer des choses. Mais ce sont ceux qui se sentent bien qui tirent. Certains n'ont pas voulu, d'autre voulaient. Il n'y a pas de plan de jeu pour les tirs au but. Y a-t-il quelque chose à reprocher aux joueurs ? Il n'y a pas de reproche. Ils ont fait tout ce qu'ils pouvaient, j'en suis sûr. Est-ce que cela a été suffisant ? Non, puisqu'on prend un but sur coup de pied arrêté. Avez-vous décidé pour votre avenir ? J'ai décidé de partir en vacances d'abord. Le conseil fédéral se réunit mardi et le président vous dira ce qui a été décidé. Pour le moment, je suis sur la déception, et mon avenir n'a strictement aucune importance. Que retenez-vous du Mondial ? On s'était préparés pour être bien, être au top, jusqu'à la fin on été largement au-dessus de l'adversaire encore aujourd'hui. On avait une équipe qui est montée en puissance, qui s'est structurée petit à petit. C'était prévu comme ça. J'ai dit à mes joueurs que, au-delà de la déception logique, il faut qu'ils gardent à l'esprit les relations qui se sont nouées. Gardez-vous une fierté de la Coupe du monde française ? Peut-être que ça viendra dans deux ou trois jours quand j'aurai le temps de me poser. Les autres sentiments viendront peut-être avec le temps, pour le moment il n'y en a qu'un : une immense déception.