Le vol par effraction est un phénomène auquel s'adonne une jeunesse en perte de repères et laissée pour compte par un système socioéconomique qui n'arrive toujours pas à l'intégrer dans sa dynamique de croissance. Une affaire de vol par effraction a été hier au menu du tribunal criminel de Constantine. Une affaire qui paraît à première vue ordinaire. Ainsi, deux jeunes hommes, âgés respectivement de 23 et 30 ans, ont été condamnés par le tribunal criminel de Constantine à 8 ans de prison ferme, peine assortie d'une amende d'un milliard et 100 millions de centimes. L'affaire remonte à la nuit du 20 avril 2006, quand les deux accusés sont entrés, par effraction, au domicile de la victime à Tadjenanet. Cette dernière confirme qu'ils lui ont volé 300 millions de centimes et des bijoux d'une valeur de 800 millions de centimes. Soit une valeur marchande de plus d'un milliard de centimes. Les objets ont été subtilisés du salon alors que les propriétaires de la maison dormaient dans l'une des autres chambres de la vaste propriété. Visiblement, les auteurs du vol connaissent très bien la victime ou, du moins, étaient en possession de renseignements très précis. Dans son réquisitoire, le représentant du ministère public, s'appuyant sur le témoignage d'un voisin qui a reconnu un des auteurs du vol au moment où il quittait le domicile de la victime avec un sac noir à la main, a requis 15 ans de prison ferme à l'encontre des deux inculpés. Les accusés et leurs représentants, eux, ont nié les faits, ou du moins ceux liés au vol qualifié avec effraction, durant tout le procès. Pour l'avocate du premier accusé, son client qui n'a aucune relation avec les victimes est innocent. “L'endroit où les femmes cachent leurs bijoux est habituellement connu, uniquement, par les membres de la famille sinon les parents qui viennent régulièrement à ce domicile”, argumente-elle. Le deuxième accusé, lui, a confirmé avoir dérobé, seulement, des bouteilles d'alcool qui se trouvaient dans le dépôt de la victime situé au rez-de-chaussée de la propriété. Les deux avocats de la défense ont essayé durant leur plaidoirie de prouver la non-recevabilité des arguments par les dépositions de témoins oculaires sur laquelle s'est basé le parquet. Ils ont soulevé l'absence de preuves tangibles de l'existence, à la source, des objets volés et qui n'ont pas été retrouvés en possession de leurs clients, lors de la perquisition de leur domicile, au lendemain du vol. L'absence du corps du délit plaide, selon leurs avocats de la défense, pour l'innocence de leurs clients. Après délibération, le tribunal criminel a retenu la culpabilité des deux jeunes. B. Souheila