Le projet de loi de finances 2007 a été débattu, hier, en session plénière par les présidents des groupes parlementaires du Conseil de la nation dirigé par son président, M. Abdelkader Bensalah, en présence du ministre des Finances, M. Mourad Medelci. Intervenant au nom du Rassemblement national démocratique (RND), le président du groupe de ce parti, M. M'hamed Gazouz, a salué la “bonne exécution” en cours des différents projets d'investissements publics de développement (Programme de soutien à la relance économique, programmes complémentaires des Hauts-Plateaux et du Sud...) en se référant aux premiers bilans annoncés à l'issue des récentes auditions des membres du gouvernement par le président de la République. Il a, cependant, appelé le gouvernement et les responsables des collectivités locales à veiller au respect des délais impartis pour la réalisation de ces programmes et à être plus vigilants dans la lutte contre les détournements des fonds destinés au financement de ces gigantesques projets. “De par l'importance des enveloppes financières qu'ils mobilisent, ces projets ont autant ouvert l'appétit aux corrupteurs et aux corrompus qu'un renforcement conséquent de la lutte contre ce fléau et des détournements des deniers publics doit être sérieusement engagé”, a-t-il plaidé. Abordant les gros projets d'infrastructures en cours d'exécution tels l'autoroute Est-Ouest et le métro d'Alger, M. Gazouz a tenu à souligner que la réalisation de ces programmes doit être suivie d'une gestion efficiente de ces projets d'envergure. De son côté, le président du groupe parlementaire du parti du Front de libération nationale (FLN), M. Boualem Dib, a exprimé sa satisfaction pour les mesures prises récemment par le gouvernement pour l'augmentation des salaires et l'adoption du pacte économique et social ainsi que de la nette amélioration des indicateurs macroéconomiques et financiers. Considérant que le projet de loi de finances 2007 s'inscrit dans un contexte économique favorable, il a mis en garde, toutefois, sur les risques de la persistance de la forte dépendance des recettes fiscales de l'état de la fiscalité pétrolière. Abordant les mesures fiscales, le représentant du FLN a estimé que la baisse de la TVA pour certaines activités telle que prévue par ce projet de texte, se fait au détriment d'autres secteurs. Qualifiant cette situation de “discrimination”, il a interrogé le ministre des Finances sur les critères qui sont pris en compte quant au choix des activités pour lesquelles la TVA est révisée à la baisse. de finances 2007 débattu... Concernant le secteur de l'habitat, le même sénateur a appelé à une augmentation des aides de l'Etat destinées aux logements ruraux et à l'entretien et à la réhabilitation des vieux immeubles des grandes villes. Tout en approuvant les mesures proposées par ce projet de loi de finances pour la création de l'emploi, il a, cependant, interrogé le gouvernement sur sa stratégie pour le développement de l'emploi permanent. Dans son intervention lors des débats, le président du groupe parlementaire représentant le tiers présidentiel, M. Brahim Boulahya, a appelé les autorités publiques à renforcer le dispositif de lutte contre la corruption, la dilapidation des deniers publics et le trafic d'influence. Il a également plaidé pour une baisse de la pression fiscale pour l'encouragement des activités productives et pour une meilleure prise en charge du secteur de la formation professionnelle. Pour sa part, le président du groupe parlementaire du Mouvement de la société pour la paix (HMS), M. Ali Saâdaoui, a dit qu'en dépit des mesures prévues par le projet de loi de finances visant à soutenir le développement, améliorer les conditions de vie du citoyen et à créer l'emploi, il est constaté “l'incapacité du gouvernement à trouver des ressources financières hors-hydrocarbures pour le développement de l'économie”. Sur un autre plan, il a appelé le gouvernement à présenter le bilan sur le programme de mise en valeur des terres agricoles à travers les concessions et le Fonds national de développement agricole, et à expliquer le fonctionnement du dispositif de régulation des prix des produits agricoles au moment où certains produits (la pomme de terre notamment) connaissent une hausse des prix vertigineuse. Le projet de loi de finances devra être soumis au vote au Conseil de la nation jeudi prochain.