Beaucoup reste à faire pour préserver la dignité d'une large frange de la société. La Fédération des associations des handicapés moteurs a organisé, jeudi, une manifestation qui se veut une occasion pour cette frange de la société d'évoquer ses problèmes. Les handicapés et leurs familles refusent d'être considérés comme des personnes qui ne méritent que de la “pitié”. Ils revendiquent des lois qui feront d'eux des citoyens dignes. “L'état de civilisation d'un pays se mesure au statut accordé à ses handicapés”, rappelle le père d'un enfant paraplégique. Pour sa part, la présidente de la Fédération des associations des handicapés moteurs, Mlle El-Mameri, affirme que beaucoup reste à faire en matière de protection de milliers de citoyens qui ont eu la malchance de naître ou de devenir, après une maladie ou un accident, handicapés. Par ailleurs, elle s'étonne que, sur 18 arrêtés d'application, seuls 7 ont été signés. “Les handicapés à 100% ont droit à 3 000 DA par mois. Par ailleurs, les mêmes handicapés ont droit à une réduction de 50% sur les billets de transport. Cette faveur est accordée aussi aux accompagnateurs. Des abattements sur les prix des logements sociaux seront concédés aux handicapés à 100%”, déclare Mlle El-Mameri. Cette dernière s'étonne d'ailleurs que les rares “brèches” de droits ouvertes aux handicapés ne concernent qu'une infime minorité “d'impotents”. “Ce sont les autres qui sont appelés à voyager. Quant aux handicapés à 100%, ils sont grabataires. Nous revendiquons des droits et on rédige des arrêtés d'application qui sont destinés à ceux qui n'en bénéficieront jamais”, affirme-t-elle. Et d'ajouter : “Nous attendons toujours une loi relative aux taxes douanières et TVA, au profit des parents qui élèvent des enfants handicapés.” La revendication de la Fédération concerne les handicapés et les malades chroniques qui ont travaillé quelques années lorsqu'ils étaient en bonne santé. “Actuellement, seuls ceux qui ont cotisé 20 ans au minimum peuvent prétendre à une retraite complète. Il faut ramener le temps de cotisation à 10 ans minimum pour permettre à ceux qui tombent malades de vivre dignement après la retraite”, estime la présidente de la fédération. Par ailleurs, elle reproche à la CNAS de ne rembourser que les fauteuils roulants ou les prothèses acquises auprès de l'Onaph. “En Algérie, il y a des importateurs de médicaments dont les produits sont remboursés par les assurances. Seuls les handicapés sont obligés d'acheter leurs fauteuils roulants ou prothèses auprès du seul organisme agréé par la CNAS”, explique-t-elle. Elle affirme qu'elle n'est pas contre la production nationale lorsqu'elle est de qualité. S. I.