Le DGSN a affirmé que la hausse des salaires des agents de la Sûreté nationale sera décidée par le gouvernement dans le cadre de la Fonction publique. Hier, à l'issue de la cérémonie de sortie de la 3e promotion de 100 inspectrices de l'Ecole de police de Aïn Benian, le directeur général de la Sûreté nationale, Ali Tounsi, a consenti à faire le point, avec les représentants de la presse nationale, sur les projets en cours pour ce corps de sécurité. Interpellé particulièrement sur le statut particulier de la police, le DGSN a affirmé que le document est prêt et qu'il a été soumis au gouvernement, lequel a la possibilité d'y apporter des modifications. M. Tounsi a précisé que le projet du nouveau statut vise à élever le niveau des nouvelles recrues de la sûreté nationale et à surtout moraliser la profession. “Nous intégrerons à la formation toutes les sciences et techniques nouvelles. Ce statut gérera la carrière des agents de la police et déterminera les devoirs et les obligations, ainsi que les avantages et les astreintes.” À ce titre, il a ajouté que son souci est d'enrôler, désormais, dans le corps “la fine fleur de la jeunesse algérienne”. Il faut croire que les recrutements, durant les années où le terrorisme atteignait son paroxysme ne répondaient pas totalement à des critères rigoureux tant l'urgence était d'abord de faire face à la violence terroriste. C'est ainsi que face au manque d'effectifs flagrant apparu à l'époque, il fallait recruter le plus grand nombre possible. Il s'est avéré que de très nombreux policiers, intégrés au corps à cette période, ne présentaient nullement un profil psychologique et encore moins la moralité exigés par la profession. Ce qui a abouti à certains dérapages qui ont beaucoup terni l'image des agents de la Sûreté nationale. Evidemment, des purges ont été opérées par les responsables de la Sûreté nationale. Et cela continue. “La direction générale poursuit l'assainissement dans ses rangs, comme cela se fait dans d'autres secteurs”, confirme Ali Tounsi. Il a écarté, par ailleurs, l'option de création d'un syndicat dans la police. “Nous n'avons pas besoin de syndicat. Nos cadres veillent très bien sur les intérêts des policiers.” Il a indiqué, alors, que les augmentations des salaires des agents de la police seront décidées par le gouvernement, dans le cadre de la Fonction publique. Il a soutenu, à ce propos, que les hausses envisagées ne seront pas effectives dans l'immédiat. Quant à l'idée d'extraire la Sûreté nationale à la tutelle du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales pour la rattacher au département de la Défense nationale, M. Tounsi n'y croit pas du tout. “Je n'ai jamais entendu parler de ça”, a-t-il rétorqué à la journaliste qui lui avait posé une question sur cet objet. Le DGSN a reconnu que la proportion actuelle en Algérie de 1 policier pour 430 habitants est largement en deçà des ratios pratiqués dans des pays voisins, comme la Tunisie ou l'Espagne. Il s'agit alors, sur directive du ministère de l'Intérieur, de travailler sur un programme qui définira le nombre idoine d'agents de l'ordre public pour un nombre déterminé d'habitants. Cette étude sera prête, selon M. Tounsi, dans trois années. L'occasion de la sortie de la 3e promotion des inspectrices de police a permis de savoir que quelque 5 000 femmes (en incluant les 100 nouvelles diplômées d'hier) sont enrôlées dans le corps, depuis 1973 à nos jours. Les conditions d'accès au concours de recrutement des AOP (Agents de l'ordre public) sont : être âgée entre 19 et 30 ans et prévaloir d'un niveau d'instruction équivalent à la première année au lycée. Le concours d'accès à la formation, d'une durée de 12 mois d'inspectrices de police exige, toutefois, un niveau de 3e année universitaire et un âge compris entre 19 et 35 ans. Souhila H.