Dans une récente pétition signée par une soixantaine de travailleurs de l'Institut national spécialisé de la formation professionnelle (INSFP) de Tizi Ouzou, adressée au ministre de tutelle, les pétitionnaires interpellent leur hiérarchie centrale au sujet “du projet de la direction de wilaya de la formation et de l'enseignement professionnels de réaliser dans l'immédiat son nouveau siège sur un terrain appartenant à notre Institut”. Déclarant “avoir appris cette décision avec beaucoup d'offense et une vive révolte”, le collectif des travailleurs trouve que le projet de la DEF de Tizi Ouzou risque de “compromette l'avenir de centaines pour ne pas dire de milliers de stagiaires en sacrifiant un établissement de formation pour construire un luxueux siège”. Plus loin, les rédacteurs de cette lettre ouverte affirment, à l'adresse de leur ministre que leur établissement “dont les locaux pédagogiques et administratifs se situent dans une ancienne école primaire (“Jeanmaire”), héritée de l'ère coloniale et de surcroît présentant un état de vétusté très avancé, n'a jamais fait l'objet de préoccupation de l'ensemble des responsables qui se sont succédé à la tête de ce secteur”. Selon ces protestataires, “les conditions de travail au sein de l'INSFP de Tizi Ouzou sont déplorables : manque flagrant de salles de cours et bureaux, risque d'effondrement imminent de toitures et de murs (…)”. Ainsi, cet établissement “fonctionne avec un plan de charges au-delà des moyens dont il dispose (…) avec un effectif de 919 stagiaires répartis entre 8 salles de cours”, poursuivent les rédacteurs. Enfin, ils sollicitent leur ministre “d'user de tout votre poids afin d'empêcher la réalisation de ce projet sur notre terrain”, et inscrire en urgence “un projet répondant aux normes d'un institut national de formation professionnelle sur cette même assiette”. À ce propos, la directrice de l'enseignement et de la formation professionnels (DEF) de Tizi Ouzou a tenu à expliquer que le terrain, d'une superficie de près de 400 m2, objet de contestation, est la propriété de son secteur. “Actuellement, la DEF occupe des locaux de la direction de l'éducation. La situation est telle que nous avons installé nos archives au sein d'un CFPA de la région en raison du manque d'espace adéquat”, souligne-t-elle. “Sachez que concernant la restauration de cette infrastructure, nous avons lancé, mars dernier, un avis d'appel d'offres national pour l'exécution de travaux d'aménagement de deux instituts (INSFP) de Tizi Ouzou et Oued Aïssi”, déclare la DEF en précisant qu'“il est question d'étendre la capacité d'accueil de l'INSFP de 300 à 1 000 places avec la réalisation d'un internat d'une soixantaine de lits pour les stagiaires filles”. À en croire la responsable de l'enseignement et la formation professionnels de Tizi Ouzou, “ce ne sont pas moins de deux milliards de centimes qui sont réservés pour cet aménagement”. ADENOUR BOUHIREB