Liverpool, victorieux aux tirs au but (4-1), a, comme en 2005, éliminé Chelsea de la Ligue des champions à l'issue d'une demi-finale retour accrochée qui n'a pas atteint des sommets mardi à Anfield. Dans une ambiance incandescente, deux joueurs entrés en jeu, Geremi et Arjen Robben, ont vu leur tentative repoussée par Pepe Reina, un spécialiste, tandis que Boudewijn Zenden, Xabi Alonso, Steven Gerrard et Drik Kuyt ne tremblaient pas pour empêcher une fois de plus Chelsea de franchir la dernière marche. Si Dieu existe, il a inventé Rafael Benitez pour tenter d'inculquer la modestie à Jose Mourinho. En trois saisons, l'équipe de l'Espagnol est sortie victorieuse de ses trois demi-finales contre Chelsea, en Ligue des champions en 2005 et en 2007, et en Coupe d'Angleterre en 2006. De quoi permettre à Anfield de continuer à chanter : “Oh, Chelski, tu n'as aucune histoire. Cinq Coupes d'Europe, 18 titres, c'est ce que nous appelons l'Histoire.” Battu 1 à 0 à Stamford Bridge, Liverpool devait trouver la faille dans l'armure de Chelsea, une des plus solides d'Europe. Avec trois attaquants nominalement (Didier Drogba, Joe Cole et Salomon Kalou), mais un seul véritablement en pointe (Drogba), il ne fallait pas compter sur les Londoniens pour se découvrir. Et à voir le début de match, il était difficile d'imaginer les locaux trouver rapidement la clé. Avec Steven Gerrard dans l'axe et Xabi Alonso sur le banc, Rafael Benitez avait voulu donner du dynamisme. Mais, tout en monopolisant le ballon, son équipe ne savait par quel bout prendre ce match, et abusait de longs ballons vers Peter Crouch, espérant profiter de l'absence sur blessure de Ricardo Carvalho. Seul un coup de pied arrêté semblait pouvoir débloquer ce match. Comme celui que les Reds obtenaient à gauche pour une faute de Joe Cole sur Gerrard. Le milieu feintait le centre dans la boîte et adressait une passe à 18 m pour Daniel Agger. Le Danois rappelait aux Blues pourquoi leurs formateurs recommandent aux benjamins de placer un joueur devant la surface sur les coups de pied arrêtés (1-0, 22'). Venus protéger leur capital et opérer en contres, Chelsea peinait pour réagir, même si Reina était sur la trajectoire d'un tir de Drogba, après un ballon perdu dans l'axe par Javier Mascherano (32), puis s'employait sur un coup franc joué directement par Frank Lampard (45'+1'). Michael Essien manquait détourner une tête de Drogba sur corner (40'), mais les occasions étaient pauvres dans une rencontre plus notable par la débauche d'énergie et l'ambiance dans les tribunes que par son esthétisme. Chelsea, après avoir sans doute perdu son titre de champion samedi, semblait tétanisé à l'idée de voir un deuxième trophée lui échapper. Pris à la gorge, les Blues étaient heureux de voir des têtes de Crouch puis de Dirk Kuyt repoussées par les pieds de Petr Cech (56') puis par la barre (59'). Cech maîtrisait difficilement une frappe de Boudewijn Zenden (87'). Même en jouant mal, un petit but suffisait aux Blues pour s'assurer une première finale. Comme Drogba, gêné par Jamie Carragher, ne l'inscrivait pas sur un centre d'Ashley Cole (75'), Anfield ne coupait pas à la prolongation. Cech était décisif à deux reprises devant Kuyt, dans sa sortie puis sur le tir (98' et 118'). Il était encore heureux de voir l'arbitre signaler un hors-jeu limite sur un but du Néerlandais qui avait suivi une frappe de Xabi Alonso repoussée par le Tchèque (100'). Mais aux tirs au but, la baraka allait changer de camp.