Les fellahs de la région s'insurgent contre les autorités compétentes suite au gel du programme du FNDRA de soutien à l'agriculture depuis près de deux ans. Désormais, le torchon brûle entre les fellahs et la direction de l'agriculture de la wilaya de Djelfa. En effet, après le rassemblement organisé en décembre 2006, voilà qu'un autre sit-in a été organisé avant-hier au sein même de ladite direction, par quelques représentants d'associations d'agriculteurs et leurs fournisseurs. À l'origine, la sempiternelle question des factures impayées depuis près de deux ans et le gel du programme FNDRA de soutien à l'agriculture. Ainsi, si la DSA conditionne la signature des attestations ASF par la présentation d'un cahier des charges conséquent, les fellahs, eux, demandent à être payés sur les prestations déjà réalisées pour pouvoir s'acquitter de leurs dettes envers des fournisseurs de matériel et les entrepreneurs. Ces derniers font pression sur les agriculteurs qui, de leur côté, guettent un quelconque signe de la part de la banque liée par un contentieux avec le ministère de l'Agriculture. En attendant la fin de cet imbroglio Badr/ministère, c'est l'activité agricole qui est prise en otage dans ce méli-mélo de pratiques bureaucratiques aux conséquences dommageables pour ce secteur névralgique. Certaines associations vont jusqu'à imputer la responsabilité de cette triste affaire au ministre lui-même, qu'elles accusent de vouloir étouffer dans l'œuf le programme de relance du secteur. Hostilité qui a, du reste, été clairement affichée dans des slogans tel : “Ya Barkat barakat !” Sinon, disent-elles, “comment expliquer qu'aucune réponse n'ait été apportée par les responsable de l'agriculture aux différentes correspondances” dont nous détenons des copies. De son côté, la DSA explique que le problème est pris en charge par la wilaya et que les brigades continuent de faire leurs enquêtes sur le terrain pour séparer les honnêtes agriculteurs des opportunistes. Pour l'heure, seuls 200 dossiers ont été épluchés en 4 mois d'investigations, ce qui est loin de satisfaire les attentes des 2 500 investisseurs de la région. En tout cas, paysans et fournisseurs semblent ne plus croire aux promesses mirifiques de la direction de l'agriculture et veulent porter le problème aux plus hautes instances de l'Etat en vue de trouver un règlement définitif à la situation, si, entre-temps, ils ne se révoltent pas. S. OUAHMED