Liberté : Une question qu'on ne pourra s'empêcher de vous poser : où en sont vos contacts avec l'USMA et la JSK ? Hocine Achiou : En ce qui concerne la JSK, j'ai reçu un appel d'Aït Djoudi qui m'a informé de l'intérêt que me porte son club. S'agissant de l'USMA, le contact n'a jamais été rompu, même si j'avoue que ces derniers jours, je reçois beaucoup d'appels de la part de certains proches de l'équipe. Vous a-t-on demandé de revenir au club ? Oui bien sûr. Que leur avez-vous répondu ? Que j'y penserai sérieusement le jour où je déciderai de rentrer au pays. Est-ce à dire que votre retour en Algérie n'est pas d'actualité ? Tout à fait. Pourquoi alors avoir accepté de négocier avec ces clubs ? D'abord, il ne s'agit pas de négociations. Ensuite, je ne peux pas refuser de discuter au téléphone avec des personnes que je connais pour les avoir côtoyés… Votre contrat expire dans moins de deux semaines. Qu'avez-vous décidé de faire ? J'étudierai les propositions qui me seront faites. Quels sont les clubs européens qui vous ont sollicité ? J'ai des touches avec plusieurs formations. Tout se décidera dans les prochains jours. De quels pays émanent ces propositions ? De plusieurs. Si on comprend bien, vous n‘avez pas l'intention de rester à Aarau ? Absolument. D'ailleurs, c'est pour cela que j'avais exigé un contrat d'une seule saison malgré l'insistance des dirigeants de me faire signer pour deux ans. J‘ai même failli ne pas m'engager avec le FC Aarau parce qu'on refusait dans un premier temps cette condition. Comment jugez-vous cette saison passée au FC Aarau ? Satisfaisante sur le plan personnel. J'ai réussi à m'imposer dans l'équipe malgré une mauvaise préparation due à mon arrivée tardive au club. Mon bilan est positif : 5 buts, 3 passes décisives, 2e meilleur joueur de l'équipe alors que je pouvais décrocher la première place si j'avais su que je pouvais voter pour moi. J'ai également figuré quatre fois dans l'équipe type du championnat. Malgré vos performances personnelles, votre équipe n'a jamais réussi à s'éloigner de la zone dangereuse… Je pense que c'était mal parti dès le départ. 90% de l'effectif qui a débuté la saison n'est plus là. Trois entraîneurs se sont succédé à la barre technique, avec tout ce que cela engendre comme changement, au niveau du jeu, de la composante de l'équipe, mais également des méthodes d'entraînement. Aussi, la phase retour a été très difficile. On ne pouvait rivaliser avec des formations comme Zurich, Bâle ou Sion qui visent, soit le titre, soit l'Europe. Du coup ces équipes parviennent à nous battre même sur notre terrain. Le FC Aarau est un club à petit budget et quand on ne dispose pas de beaucoup de moyens, on se fait “bouffer” par plus nanti que soi. Avec du recul, ne regrettez-vous pas d'avoir opté pour le FC Aarau ? Faut-il rappeler les conditions dans lesquelles j‘ai signé à Aarau ? Il ne restait pas beaucoup de temps et il m'était impossible de revenir en Algérie puisque les délais des mutations ou de renouvellement avaient expiré. Cela dit, je ne regrette rien, j'ai toujours assumé mes choix. Je suis convaincu que si j'avais été engagé par Bâle ou Zurich j'aurais été une des vedettes du championnat suisse. Quelles ont été les difficultés rencontrées à Aarau ? Le système de jeu adopté par l'entraîneur qui vient d'être démis ne me convenait pas. On jouait à l'anglaise mais de façon désorganisée. Moi, qui aime toucher beaucoup de ballons, je me retrouvais la plupart du temps à essayer de m'imposer dans les duels aériens. Malgré cela, j'arrivais à tirer mon épingle du jeu. Revenons à vos contacts en Algérie. Dans l'hypothèse où vous ne trouverez pas un bon club en Europe, pour quelle équipe allez-vous opter ? Même si je donnerais la priorité à l'USMA, j'étudierais toutes les offres qui me parviendraient des autres clubs. On imagine que c'est le volet financier qui déterminera votre choix, n'est-ce pas ? Exact. C'est d'ailleurs ce qui conditionnera également la poursuite ou non de mon aventure professionnelle en Europe. Encore une fois, vous n'avez pas été convoqué en EN. Quelle est votre réaction ? Il ne s'agit plus d'une surprise. Je ne fais plus partie de l'EN depuis une année. Comment vivez-vous cette mise à l'écart ? Que voulez-vous que je fasse ? J'aurais juste souhaité qu'on m'explique les vraies raisons de ma mise à l'écart de l'EN. À ma connaissance, je n'ai rien fait qui puisse justifier ma non-convocation depuis une année. Cavalli vient de convoquer un joueur évoluant en seconde division portugaise, alors qu'il justifie votre mise à l'écart par le fait que vous évoluez dans un “petit championnat”. N'est-ce pas paradoxal ? Je n'ai pas de jugement à porter sur les choix du sélectionneur. Il a certainement des raisons qui l'ont poussé à convoquer ce joueur. Comme il en a d'autres l'ayant motivé à m'écarter de l'EN et que je voudrais connaître. Qu'on me convainc que je ne mérite pas d'être dans le groupe des Verts et je vous assure que vous ne me verrez plus parler de ma mise à l'écart. D'ailleurs, j'aimerais préciser que je n'ai réagi qu'une seule fois sur cette affaire, c'était quand le sélectionneur avait déclaré que je n'avais pas joué depuis trois mois. Sinon, je n'ai jamais contesté des choix, mais tout simplement revendiqué ma place. Propos recueillis par Nazim Abderrahmane