Une cinquantaine de projets d'investissements sud-coréens sont actuellement en négociation. C'est du moins ce qu'a annoncé le Dr Joo Dong-Joo de l'Institut coréen pour l'économie industrielle et le commerce (Kiet), hier lors de l'ouverture de la troisième session de la Task Force algéro-coréenne. Le Dr Joo Dong-Joo n'a pas révélé la nature des projets en discussion, cependant, les Coréens semblent s'intéresser de plus en plus aux nouvelles villes à construire, inscrites dans l'agenda du gouvernement. Mais pas seulement, le ministre des Participations et de la Promotion de l'investissement (MPPI), M. Hamid Temmar, qui parle d'une offre du géant de l'électronique, de l'électroménager et de la téléphonie mobile, LG, pour un partenariat avec Enie. LG propose une approche graduelle pour aboutir, ensuite, à une joint-venture. Le ministre coréen du Commerce, de l'Industrie et de l'Energie M. OH Yong-Ho, lui, évoque un projet d'une ville intégrée aussi bien agricole, agroalimentaire que touristique dans la wilaya de Ghardaïa. Il souligne que l'Algérie constitue une priorité pour la Corée du Sud, ainsi que le souhait de son pays de soutenir l'Algérie dans son développement et en faire une grande puissance en Afrique. M. OH Yong-Ho parle “d'un environnement qui facilite la coopération”. Ce qui attire les Sud-Coréens, ce sont d'abord les ressources naturelles dont dispose l'Algérie et puis la position géostratégique de notre pays au carrefour des marchés européen, africain et du Moyen-Orient. En contrepartie, l'Algérie veut bénéficier du savoir-faire reconnu de la Corée du Sud. “Cette relation est très spécifique et tout à fait stratégique”, explique M. Hamid Temmar. L'Algérie, qui ambitionne de se doter d'un appareil industriel performant, voit en la Corée du Sud un partenaire idéal. Le projet de stratégie industrielle est inspiré, en grande partie, de l'expérience coréenne. Les experts coréens expertisent actuellement le document élaboré par le gouvernement algérien et enrichi par les propositions des patrons lors des assises nationales sur l'industrie. “Ce dont nous avons besoin, c'est leur expérience (coréenne) concrète de mise en œuvre. Une délégation d'experts du MPPI se rendra prochainement en Corée et les Coréens se sont déplacés à trois reprises en Algérie. Une fois le travail terminé, nous aurons une série de prospections concrètes sur un certain nombre de projets”, précise le ministre des Participations et de la Promotion de l'investissement. Le Dr Joo Dong-Joo de l'Institut coréen pour l'économie industrielle et le commerce signale que la partenariat entre l'Algérie et la Corée du Sud est nouveau, en citant la visite du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, à Séoul en 2003 et celle du président coréen à Alger en 2006, qui a donné naissance à un partenariat stratégique. Depuis, des progrès importants ont été réalisés. Le volume des échanges a augmenté de 26%. Les échanges commerciaux entre les deux pays ont dépassé les 500 millions de dollars en 2005. Outre les véhicules automobiles, la Corée du Sud exporte vers l'Algérie des produits électroniques, des portables et différentes pièces de rechange et en importe des produits pétroliers. Ce saut qualitatif reste tout de même modeste. L'Algérie ne représente que 2% des exportations sud-coréennes, et l'investissement reste limité, du moins pour l'instant, à des petits projets. Côté algérien, on souhaite une implication beaucoup poussée des Coréens, notamment dans les secteurs à haute valeur ajoutée. M. Hamid Temmar évoque dans ce sens le développement de l'intelligence, les technologies d'information et de communication, l'électricité et l'électronique, l'industrie automobile, la construction et l'énergie. Ce qui est certain, les opérateurs coréens s'intéressent de plus en plus au marché et à l'économie algériens. Ils étaient seulement environ 70 personnes à se déplacer en 2006 en Algérie lors de la première session de la Task Force. Ils sont 105 membres qui composent la délégation coréenne lors de cette troisième édition. Pour autant, les Coréens veulent passer au concret. “Nous avons discuté sur les principes, nous devons maintenant les concrétiser”, souligne le Dr Joo Dong-Joo en avançant l'idée d'une zone de libre-échange entre la Corée et l'Algérie. Meziane rabhi