Dans son communiqué rendu public, vendredi, la présidence de la République a annoncé que l'intérim du ministère délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines sera assuré par Mohamed Bedjaoui, ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères. Cette décision soulève déjà des interrogations au regard du poids de l'actualité africaine et maghrébine, et des défis qu'elle suscite surtout dans le contexte présent. L'Algérie, pour rappel, a toujours considéré les affaires africaines parmi les priorités de sa politique extérieure. Le même intérêt a été accordé aux affaires maghrébines, particulièrement après la création de l'Union du Maghreb arabe (UMA) en 1989. Le temps a donné raison à sa vision stratégique en la matière. Une vision qui, au-delà des aspects liés à la protection des frontières, au règlement des conflits et à la lutte contre les formes du sous-développement, marque une appartenance à la fois au continent africain et à l'espace maghrébin. L'Algérie, comme d'autres voisins africains notamment, a eu aussi à jouer un rôle prépondérant dans le processus de décolonisation, le rapprochement entre des Etats en litige et, plus récemment, dans la signature d'accords de paix et la mise sur pied d'une stratégie en matière de lutte antiterroriste dans la région sahélo-saharienne et au Maghreb. La preuve en est la convention de l'Organisation de l'Unité africaine (UA) sur la prévention et la lutte contre le terrorisme qui a été signée en 1999. L'Algérie a également pris l'initiative, avec quatre autres pays africains (Afrique du Sud, Nigeria, Egypte et Sénégal), de construire un Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (Nepad) qui a été adopté à Lusaka, il y a 6 ans. Aujourd'hui, le Nepad, dont l'objectif est de combler le retard qui sépare l'Afrique des pays développés et de permettre une plus grande cohérence à la démarche africaine, suscite un grand l'intérêt de la part du G8, qui a décidé d'écouter, lors de sa prochaine réunion qui se tiendra au cours de ce mois, les fondateurs de l'initiative africaine. L'autre dossier tout aussi important pour l'Afrique est celui de la décolonisation du Sahara occidental. La question sahraouie passe actuellement par une phase déterminante, qui enregistre des avancées, mais également des interférences de certains pays membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, qui ne craignent plus d'afficher leur parti pris en faveur des thèses marocaines. Cette situation exige, par conséquent, attention et suivi par l'ensemble des pays de l'Union africaine, surtout par l'Algérie. Comme a eu à l'exprimer dernièrement l'ancien ministre délégué chargé des Affaires africaines et maghrébines, Abdelkader Messahel, le dossier du Sahara occidental est “l'un des dossiers les plus importants pour l'Algérie, en tant que pays voisin des parties en conflit”. H. Ameyar