Une réelle prise en charge en matière de qualité de l'eau potable, de recouvrement et de doléances des abonnés s'est fait sentir à El Affroun avec une amélioration sensible de la distribution de l'eau. Avec les trois forages supplémentaires qui viennent d'être réalisés par la direction de l'hydraulique de la wilaya (DHW) et une nouvelle station de pompage en cours, la situation tend à être maîtrisée dans le sens d'une distribution quotidienne et régulière. Parallèlement, un contrôle rigoureux a été institué et la réglementation appliquée. Si durant des années, des branchements illicites avaient été entrepris anarchiquement, et au gré des besoins, par des citoyens restés impunis, aujourd'hui, rien ne semble être laissé au hasard et l'entreprise ne “ferme pas les yeux”. Elle veille au grain. À cet effet, Djelloul Takilalet, chef de centre de l'ADE d'El Affroun, avec une longue expérience dans la gestion et l'administration, nous explique : “nous faisons des recoupements : la facture d'une station de lavage, par exemple, qui serait de l'ordre de la consommation d'un ménage, nous interpelle…, nous procédons, alors, automatiquement aux vérifications qui s'imposent.” C'est ainsi que pour le premier trimestre 2007, 105 coupures d'eau ont été pratiquées dont 89 cas rétablis et 16 passés au service contentieux. Par ailleurs, 10 cas de vol d'eau se sont illustrés par un rétablissement illicite de l'alimentation en eau potable (sur un compteur pourtant plombé) après coupure. Ils ont été poursuivis en justice. Pour éviter des complications, M. Takilalet invite les abonnés à se rapprocher de leur agence : “Il n'y a aucun problème, assure-t-il, on comprend les difficultés de certains abonnés à payer… qu'ils se présentent seulement… nous sommes à leur service. Il y a toujours des solutions pour régler les choses à l'amiable. Et nous les leur facilitons du mieux que nous pouvons.” Il explique, par ailleurs, que si des abonnés se plaignent d'avoir été “coupés”, il faut savoir que cette mesure ne se fait qu'au terme de plusieurs chances qui leur ont été accordées en vue du paiement de leurs créances, souvent importantes, et correspondant à plusieurs factures impayées (dix et plus, selon lui). Il ajoute : “Un règlement général du service des eaux est régi par un arrêté ministériel. La loi est la loi, mais nous temporisons…” En marge de l'entretien, un agent nous apprend que “outre les lettres de rappel que nous adressons aux abonnés, lorsque nous les rencontrons dehors, nous les prévenons et les sensibilisons, nous leur expliquons aussi que leur facture peut être fractionnée… c'est l'avantage d'habiter une petite ville où tout le monde se connaît…” En effet, la procédure consiste en plusieurs temps. d'abord une lettre de rappel adressée à l'abonné “oublieux” de régler ses dus, puis une mise en demeure écrite, un délai de quinze jours sépare les deux avis : si l'intéressé se présente, un échéancier lui est établi (dans le cas de créances importantes) sur une période de six mois. S'il ne se présente pas à l'agence, un avis de coupure avec un délai de 48 heures lui est adressé. “Et ce n'est qu'au terme de ce délai que la coupure est établie”, nous assurent deux agents du service commercial. Si l'usager se présente après la coupure, il doit régler la totalité de la facture et son alimentation en eau potable est rétablie sans poursuites judiciaires. Mais, dans le cas où il ne se présenterait pas dans la semaine, son dossier est transmis au service contentieux et il est poursuivi en justice pour le recouvrement de la créance. Par ailleurs, dans le cas d'un branchement illicite, donc de “vol d'eau”, l'agence fait établir un constat par un huissier de justice et l'abonné est poursuivi pour un acte de possession immobilière qui relève du pénal. “Le raccordement au réseau AEP est un droit garanti par l'état à tout citoyen seulement dans un cadre réglementaire”, souligne le chef du centre ADE d'El Affroun. Il assure que “le traitement des demandes de branchement ne dépasse guère 15 jours”. et précise : “Nul n'a le droit d'intervenir sur les réseaux que nous gérons, à l'exception des entreprises agréées par l'ADE”. F. S.