Un ambassadeur africain a été pris pour cible, jeudi dernier, aux environs de 11h30 sur la RN12 au niveau de la localité de Chender, près de Naciria, par un groupe terroriste de l'ex-GSPC, alors qu'il se dirigeait vers Tizi Ouzou pour une mission de travail. Le véhicule blindé de l'ambassadeur a ainsi essuyé des tirs nourris des terroristes embusqués non loin de l'autoroute, puis quelques secondes après, c'est une bombe qui explose juste après le passage de deux Toyota de la gendarmerie et de la police qui assuraient l'escorte. On déplore un policier blessé parmi les éléments de la BMPJ des Issers, alors qu'un véhicule appartenant à la délégation diplomatique a été légèrement endommagé. Les membres des services de sécurité ont immédiatement dressé un cordon de sécurité autour du véhicule de l'ambassadeur pendant que d'autres policiers se sont chargés de réguler la circulation automobile craignant d'autres explosions. Ils auront raison puisque deux autres engins explosifs, dissimulés dans un sac et reliés à des téléphones portables, seront découverts et désamorcés aussitôt par une équipe d'artificiers de la police dépêchée sur les lieux. Les renforts des gendarmes et de policiers affluent vers les lieux, tandis qu'une patrouille de militaires appuyés par des éléments de la BMPJ s'est mise à la poursuite des auteurs de l'attentat. Selon des témoins oculaires, une panique indescriptible s'est emparée des automobilistes, dont certains ont tenté vainement de rebrousser chemin alors que d'autres craignant pour leur vie ont préféré s'enfuir à pied, laissant leur véhicule sur place. L'ambassadeur décide alors d'annuler son déplacement à Tizi Ouzou et revient sur Alger, laissant derrière lui un embouteillage monstre. Il aura fallu plus de trois heures pour que la situation se normalise sur cet axe routier très fréquenté, notamment les week-ends. Beaucoup se sont interrogés sur la manière dont ce groupe terroriste a pu être informé du passage du diplomate africain en cet endroit. On sait que les terroristes utilisent le téléphone portable pour suivre les déplacements et les mouvements de leurs cibles potentielles, mais de là à connaître l'agenda d'un diplomate, ce n'est pas à la portée de n'importe qui. À moins que les terroristes, qui visaient les patrouilles des services de sécurité, sont tombés par hasard sur ce cortège diplomatique. Ce qui est loin d'être évident quand on connaît l'engouement de l'ex-GSPC pour ce genre de cibles qui lui assure l'impact médiatique et le satisfecit des chefs d'al-Qaïda. Rappelons que l'attentat de Bouchaoui visant une entreprise américaine a été une occasion pour Abdelmalek Droudkel, alias Abou Moussab Abdelouadoud, de se voir décerner le label al-Qaïda. Cet attentat sera d'ailleurs suivi quelques mois plus tard par un autre perpétré à Aïn Defla contre des ressortissants russes. Mais l'attentat de jeudi a été déjoué grâce à la vigilance des services de sécurité qui ont acquis une grande expérience dans la prévention en la matière. Ils savaient que les terroristes utilisent désormais le “simultané” pour assurer leur coup et en même temps brouiller les pistes. C'est pourquoi ils sont allés “cueillir” d'autres bombes sur les lieux, qu'ils ne tarderont pas à désamorcer. On impute cet attentat à l'“émir” Bicha Abdenour dit Brahim Abou Chaïb de Ouled Aïssa qui dirige seriat Ali Bounab, dont le champ d'action s'étend de Naciria à Bordj Menaïel en passant par une partie des maquis de Sid-Ali Bounab. Ainsi, les groupes terroristes complètement déboussolés ces derniers temps par les coups assénés par les forces de sécurité, où plusieurs “émirs” ont été éliminés dans la wilaya de Boumerdès et Tizi Ouzou, tentent de se rabattre sur les actions à moindres frais, mais à impact médiatique retentissant. M. T.