Trois terroristes ont été abattus, deux fusils Seminov, une Kalachnikov, un PA, trois chargeurs et deux téléphones portables ont été récupérés, tel est le bilan de l'opération de ratissage déclenchée par les services de sécurité, dans la région située à la limite de Meftah et Khemis El-Khechna, 20 km au sud d'Alger. Selon des sources sécuritaires, deux casemates ont été également détruites, des effets vestimentaires et produits alimentaires et matériels de soins ont été saisis à l'issue de cette opération qui a été supervisée par de hauts responsables de l'ANP. Selon les mêmes sources, les cadavres des trois terroristes abattus dans la localité de Harour, située à mi-chemin entre Meftah et Khemis El-Khechna, ont été acheminés vers l'hôpital de Rouiba où jusqu'à hier soir, ils étaient toujours en cours d'identification. Les trois terroristes faisaient partie de katibat Abou Bakr Seddik dirigée par un certain Kitab Moussa dit Abou Hanifa, originaire de la commune de Larbatache. Le champ d'action de cette katibat s'étend de Khemis El-Khechna à Dar El-Beïda, en passant par Meftah. Cette phalange, qui se trouvait en veilleuse, a été réanimée ces derniers mois par Abdelmalek Droudkel pour tenter une percée vers Alger. Composée d'une dizaine d'éléments, cette katibat avait pris part à l'organisation des derniers attentats ayant ébranlé la capitale en avril dernier. Sa localisation a été rendue possible grâce à la contribution des citoyens de la région. Ce qui a permis à l'ANP, appuyée par la BMPJ et les gardes communaux, de déclencher une vaste opération de ratissage qui va durer plus de trois jours. D'importants moyens humains et matériels ont été mobilisés, notamment le 15e bataillon de l'ANP venu d'Alger appuyé par des unités d'élite de la gendarmerie et de la police ainsi que par des Patriotes de la région. Alors que des hélicoptères sont entrés en action, d'autres éléments de l'ANP se sont déployés dans les villes de Meftah, Khemis El-Khechna et Larbatache où ils ont mis en place un maillage hermétique dans le but d'empêcher la fuite éventuelle de terroristes. Des localités comme El-Djebabra ou El-Djamaia ou Douar Ziane, d'où est originaire le chef de l'ex-GSPC Abdelmalek Droudkel, et qui sont considérées comme des passages et des caches par les terroristes du GIA puis de l'ex-GSPC, ont été passées au peigne. Longtemps considérée comme fief de groupes terroristes, la région de Meftah a été “nettoyée” par les services de sécurité au point où les groupes terroristes activant dans la région, notamment katibat Abou Bakr Seddik, se rabattent sur les effectifs des autres katibate pour organiser leurs attentats. Mais les tentatives de Droudkel de mettre en place une katibat opérationnelle, dont les tentacules atteindraient Alger, ont été toutes avortées et vouées à l'échec. À l'exemple de la nouvelle seriat mise en place l'année dernière par l'ex-GSPC et qui a été confiée à l'“émir” de la région, un certain Omar Abou Ghrib originaire de Baraki. Cette seriat, qui a à son actif l'attentat avorté de la caserne de l'ANP d'El-Harrach, a été aussitôt décimée par les services de sécurité, mais ses éléments ont continué à travailler pour le compte de katibat Abou Bakr Seddik. Celle-ci active en collaboration avec les seriate établies dans le sud de la wilaya de Boumerdès comme seriat Erraâd (le tonnerre) dirigée par un certain Ferkioui Lounès, dit Cheikh Ahmed et qui active principalement dans les communes de Larbatache, Khemis El-Kechna et Hamadi. Ainsi l'ex-GSPC, qui n'arrive pas à s'implanter dans la région d'Alger, s'appuie sur ses katibate du centre et de l'est de la wilaya pour perpétrer des attentats comme ceux commis à Réghaïa, Dergana et Alger. Les procès de nombreux terroristes et certains de leurs éléments de soutien traités récemment par la cour de Boumerdès ont révélé la toile d'araignée que l'ex-GSPC a mise en place, surtout dans la wilaya de Boumerdès et de Tizi Ouzou. Selon des terroristes arrêtés et jugés lors de ces procès, la wilaya de Boumerdès a toujours été considérée par l'organisation terroriste comme une sorte de “porte” qui leur permet d'atteindre la capitale. Mais, c'est sans compter sur les services de sécurité qui sont arrivés à déjouer de nombreux attentats comme celui perpétré jeudi dernier contre un convoi diplomatique à Naciria, dans la wilaya de Boumerdès. M. T.