Deux ans de prison avec sursis et trois acquittements, c'était le verdict rendu par la cour criminelle à l'encontre des prévenus. Le réquisitoire du procureur général n'a pas été pris en compte lors des délibérations. Le tribunal criminel près la cour de Tizi Ouzou a examiné, avant-hier, une affaire d'homicide volontaire. Quatre policiers exerçant au moment des faits à la sûreté de daïra d'Azazga ont comparu devant la cour pour répondre du chef d'inculpation d'homicide volontaire. L'affaire remonte au 7 août 1996, lorsque la victime, Tarik Aït Saïd, âgée de 20 ans, avait été assassinée dans des circonstances troubles. Appelés à la barre, les mis en cause ont raconté leur version des faits. La partie civile, représentée par les avocats Berghel, Smaïl et Zaïdi, s'est attelée à prouver la culpabilité des prévenus, tout en rejetant le PV de la police judiciaire. La partie civile ne comprend pas pourquoi les mis en cause ne sont pas mis aux arrêts, alors que la chambre d'accusation a conclu à “l'assassinat volontaire”. Des pièces ont disparu du dossier comme l'expertise balistique, le rapport d'autopsie et les photos prises sur la victime. Bien mieux, certains des mis en cause se sont vu promus. “Quel est le mobile du crime ?” s'interroge Me Berghel. Et à ses confrères, Amar Zaïdi et Nabila Smaïl, de répliquer : “Quand le mobile est absent, le crime devient crapuleux.” Lors de son réquisitoire, le procureur général a conforté l'accusation. Selon lui, il s'agit d'une bavure et elle pouvait bien être réparée facilement si, aux moins, on n'avait pas qualifié la victime de terroriste. À tort. D'autant plus que son père est un Patriote engagé dans la lutte antiterroriste. Pour lui, la cavale n'est pas un crime. Accablant les mis en cause, le représentant du ministère public a requis 10 ans de réclusion criminelle à l'encontre de K. Rachid et H. Farid, 5 ans de prison ferme contre O. Djamel, tandis que le quatrième prévenu s'est vu infliger une peine de 3 ans d'emprisonnement. Les avocats de la défense ont commencé, au moment des plaidoiries, par démonter l'accusation. Tombé très tard dans la soirée, le verdict donne des résultats pour le moins cléments. En effet, le tribunal criminel a condamné H. Farid, celui qui a tiré sur ordre de K. Rachid, à une peine de 2 ans avec sursis assortie d'une amande de 5 000 dinars, tandis que ses collègues, K. Rachid, O. Djamel et C. Madjid, ont été tous acquittés. Y. A.