Après un an d'incertitude, l'attaquant Francesco Totti a pris sa retraite internationale vendredi dernier pour se consacrer uniquement à son club, l'AS Rome, abandonnant ainsi, à 30 ans, le maillot de l'Italie sous lequel il n'a jamais vraiment brillé. “Le mot fin est triste, mais j'ai pris la décision de fermer le chapitre avec la sélection nationale, pour des raisons physiques et non techniques”, a expliqué le Romain au cours d'une conférence de presse au centre d'entraînement de son club. Le capitaine et meneur de jeu de l'AS Rome, qui ne disputera pas la rencontre cruciale des qualifications à l'Euro-2008 contre la France (8 septembre à Milan), met un terme à une carrière comptant 58 sélections (9 buts), commencée en octobre 1998 et qui s'est achevée sur la victoire à la Coupe du monde 2006 en Allemagne. Depuis, échaudé par un Mondial où il revenait d'une fracture du péroné gauche, Totti n'avait plus porté le maillot italien. Repoussant l'échéance à chaque rencontre, le joueur avait demandé du temps au sélectionneur Roberto Donadoni, tout en se payant le luxe de remporter le titre de meilleur buteur du Calcio cette saison avec l'AS Rome (26 buts). Selon les médias italiens, Totti avait réclamé de ne jouer que les matches importants pour ménager sa condition physique, mais il s'est heurté à un refus net de Donadoni et du patron de la Fédération italienne, Giancarlo Abete. “J'ai constaté que je ne peux pas jouer tant de matches dans une saison. Un coup c'est la cheville, un coup c'est le dos, un coup c'est le genou... Je dois renoncer à quelque chose. Malheureusement, je dois renoncer à la “Nazionale”, parce que Rome a la priorité”, a-t-il expliqué, réaffirmant sa fidélité à son club de toujours. Adulé par les supporteurs de l'AS Rome, avec qui il a remporté un titre de champion d'Italie en 2001, Totti n'a jamais vraiment fait l'unanimité en sélection, où il se montrait moins précieux, surtout dans les grandes occasions. En faisant ses adieux internationaux, il a d'ailleurs eu quelques mots polémiques pour les journalistes, en soulignant que des joueurs comme Roberto Baggio (Ballon d'or en 1993, 27 buts en 56 sélections) ou le vétéran Paolo Maldini (126 sélections) n'avaient jamais eu droit à autant de critiques que lui. Au-delà de sa victoire au Mondial-2006, la carrière internationale de Francesco Totti aura été marquée par une Coupe du monde ratée en 2002 (en Corée du Sud et au Japon). L'attaquant avait été expulsé — 2e carton jaune pour simulation — lors des huitièmes de finale contre la Corée du Sud, perdus de manière catastrophique par les “Azzurri”. Deux ans plus tard, lors de l'Euro-2004 au Portugal, Totti se distinguait de nouveau par un carton rouge lors de la phase de poules pour un crachat sur le Danois Christian Poulsen. L'Italie devait ensuite sortir sans gloire de l'Euro, éliminée dès le 1er tour. En Allemagne, Totti fut notamment décisif lors des huitièmes de finale, en inscrivant un penalty contre l'Australie en fin de rencontre, alors que l'Italie avait souffert pendant 90 minutes. Le Romain avait également marqué les esprits à l'Euro-2000, lors d'une demi-finale mémorable remportée aux tirs au but face aux Pays-Bas, durant laquelle il avait réussi son penalty d'une “Panenka” pleine de sang-froid et de culot. Mais là-aussi, la déception avait pris le dessus, avec une défaite en finale contre la France (2-1 a.p.) alors que l'Italie avait mené jusqu'à la toute fin du temps réglementaire.