Les militaires procèdent à l'ouverture de nouvelles pistes en vue d'accéder au refuge des terroristes. Il est vrai que les bombardements à l'artillerie lourde et à l'aviation ont grandement baissé en intensité depuis lundi dernier à l'aube, mais la grande offensive militaire, déclenchée par l'ANP dans le massif forestier de Yakourène, depuis le 13 juillet dernier, et qui a atteint son niveau d'intensité le plus élevé samedi et dimanche derniers, se poursuit toujours, a-t-on appris, hier, de sources proches du dispositif en place dans la région. Dans la journée d'hier, soit au 12e jour de l'opération, les troupes militaires déployées, en nombre impressionnant, tout autour de ce massif forestier qui s'étend de la sortie de la localité d'Azazga jusqu'à l'Akfadou, à l'ouest de la wilaya de Béjaïa, étaient toujours sur les lieux. Selon notre source, les équipes de déminage poursuivaient toujours le “nettoyage” des champs de mines antipersonnel installées depuis l'occupation de cette région isolée que le GSPC a choisie depuis longtemps pour mettre en place son quartier général, et encore récemment pour tenir son congrès qui devait réunir un nombre important de terroristes comme en témoigne la liste contenue dans le micro-ordinateur récupéré par les troupes de l'ANP dans une des casemates découvertes dans la forêt de Yakourène durant les tout premiers jours de l'opération. En même temps, au rythme de cette opération de déminage, l'ouverture de nouvelles pistes pour accéder au cœur du massif forestier de Yakourène, jusque-là inaccessible, s'est poursuivie encore, hier, a indiqué également notre source. Les incendies de forêt qui se sont déclarés dans la région quasiment au même moment que l'assaut final donné samedi dernier sont maîtrisés, mais pas totalement éteints, a-t-on encore appris de sources locales. Il est aussi à noter que les corps des terroristes abattus durant les 48 heures de l'assaut final n'ont toujours pas été récupérés jusqu'à hier dans la soirée. Ce qui conduira certainement à la décomposition des corps des terroristes dont l'identification ne sera guère facile, surtout lorsque l'on apprend que parmi le groupe terroriste encerclé figureraient plusieurs étrangers et probablement des “émirs” du GSPC de plusieurs régions du pays, venus prendre part au congrès. Pour le moment, seuls trois des quatre terroristes abattus lors de la riposte des militaires à l'attaque perpétrée contre la brigade de gendarmerie de Yakourène sont identifiés. La lancinante question qui demeure posée et au sujet de laquelle aucun élément d'information n'est en notre possession est celle du reste du groupe, d'une soixantaine de terroristes, annoncé encerclé au début de l'opération. Pour rappel, nos sources ont fait état de la neutralisation de 20 terroristes, mais ne fournit aucune indication sur le reste du groupe. Ont-ils pu fuir les mailles du dispositif placé autour d'eux ? En tout cas, les éléments armés qui se sont scindés en petits groupes ont plusieurs fois tenté de fuir l'étau qui se resserre sur eux, notamment des deux côtés d'Achallam et de l'Akfadou. Des citoyens nous ont informés que des bergers de la région ont eu à croiser ou à apercevoir plusieurs hommes épuisés portant des armes et en train de fuir les zones bouclées par les troupes de l'armée. Des villageois ont arrêté un terroriste à Bouzeguène, alors que d'autres ont découvert le cadavre d'un terroriste loin de cette région. Samir Leslous