L'affaire de l'arbitre Mazari Abdellah Kerraï continue d'alimenter toutes les discussions du milieu sportif en général et de l'arbitrage en particulier. Ce dernier, retenu au même titre que Mohamed Bennouza et Amar Talbi pour la phase finale de la Coupe du monde juniors qui vient de s'achever au Canada, s'est vu exclure du tournoi final par l'Espagnol Ángel María Villar Llona, président de la commission d'arbitrage de la FIFA, pour comportement jugé scandaleux envers une dame officielle faisant partie du comité d'organisation de cette compétition. En effet, selon une source proche de la FIFA, le juge assistant, l'Algérien Mazari Kerraï, est accusé de harcèlement sexuel sur une kinésithérapeute de nationalité canadienne. Cette dernière s'est dirigée par la suite vers le comité d'organisation pour déposer plainte. Le président de la commission a réuni son staff pour étudier l'affaire. Des témoins parmi les arbitres des autres nationalités l'ont enfoncé en corroborant les dires de la dame par des preuves irréfutables sur le comportement insidieux de Kerraï durant le tournoi. Il a été décidé donc de l'exclure du reste du tournoi au même titre que ses deux compatriotes. “On a payé pour ses fautes”, nous a déclaré l'un d'eux plein d'amertume après la tournure prise par cette affaire. Mohamed Bennouza a fait preuve d'un très bon comportement en dirigeant, successivement, Panama-Corée du Nord, Mexique - Nouvelle-Zélande et en quart de finale Autriche-Gambie. Il était sur le point d'aller en demi-finale, mais cette histoire a tout fait capoter. Amar Talbi a été lui aussi très bon, selon la même source, il a réussi son premier Mondial. Les membres de la FIFA ont reproché à Bennouza d'avoir fait le mauvais choix en optant pour Kerraï avant le début du tournoi, puisqu'il a le feu vert de choisir deux assistants qu'il propose à la FIFA. Une source proche de la commission d'arbitrage de la FIFA nous avait saisis hier pour nous informer que “la FIFA va retirer le badge d'international à Kerraï”. Si cette menace venait à être appliquée, la FAF suivra le même chemin. Ce jeune arbitre était promu à un bel avenir, aujourd'hui il vient de détruire lui-même sa carrière. Notons qu'en 2003, en Finlande, lors du Mondial cadets (U -17), un juge assistant du sultanat d' Oman a eu un comportement similaire envers une femme de chambre de l'hôtel des arbitres. Il a été renvoyé chez lui le lendemain avec retrait du badge FIFA. Décidément, cela devient courant chez nos arbitres arabes. La responsabilité de la DTNA est engagée dans la mesure où avant le départ de ce trio au Canada, elle n'a pas jugé utile de les réunir pour d'ultimes recommandations, comme l'ont fait les autres fédérations avec leurs arbitres. Rachid Medjiba doit assumer cette bourde, car il n'a jamais su gérer ce volet. Contesté de plus en plus, la FAF compte, dit-on, le limoger dans les prochains jours pour avoir failli à sa mission. R. A.