La principale anomalie constatée dans les documents fournis par la Sarl CM El-Amani, domiciliée à El-Eulma, dans la wilaya de Sétif, a trait à la déclaration relative à la quantité de pomme de terre importée. Le ministère de l'Agriculture et du développement rural a déposé plainte à la fin de la semaine dernière contre un importateur privé pour non-conformité du certificat sanitaire constatée lors d'une opération d'importation d'une quantité de pomme de terre du Canada. C'est ce que nous a indiqué, hier, le secrétaire général du ministère en question, M. Abdesselam Chelghoum, en marge d'une réunion d'évaluation du dispositif de soutien céréalier qui s'est tenue à l'Institut technique des grandes cultures (ITGC) d'El-Harrach. Le gros de la cargaison transportée par le Green Concordia a, donc, été refoulé par les services du ministère de l'Agriculture qui interviennent au niveau des enceintes portuaires, mais une partie de la marchandise, soit 600 tonnes, avait été déchargée du bateau. Toutefois, cette quantité a été, selon M. Chelghoum, soumise à toutes les analyses et déclarée propre à la consommation. Le reste du produit qui n'avait pas été encore déchargé (soit quelque 3 200 tonnes de pomme de terre), après les vérifications d'usage faites par le département de Saïd Barkat auprès de son vis-à-vis canadien, a été interdit d'entrée en Algérie. La principale anomalie constatée dans les documents fournis par la Sarl CM El-Amani, domiciliée à El-Eulma, dans la wilaya de Sétif, a trait à la déclaration relative à la quantité de pomme de terre importée. Il a été, en effet, constaté, d'après M. Chelghoum, une différence entre le volume précisé dans le document présenté par l'importateur et celui contenu dans le document envoyé par les autorités sanitaires du gouvernement canadien. Ce qui s'apparente donc à une fausse déclaration. Ainsi, pendant que le document de l'Agence canadienne d'inspection des aliments situait la cargaison à 3 800 tonnes (2 200 + 1 600 tonnes), celui présenté par l'opérateur concerne une quantité de 3 500 tonnes (2 200 + 1 300). Les services de contrôle phytosanitaire du ministère de l'Agriculture se sont donc demandés où sont passés les 300 tonnes. Certes, les premières analyses effectuées sur la marchandise ont démontré qu'elle ne présente aucun danger pour la santé du consommateur, mais l'anomalie constatée dans les documents de l'importateur à laquelle s'ajoutent des surcharges et des corrections a réveillé les soupçons des contrôleurs. La première mesure d'urgence prise, jeudi dernier, le jour même de la constatation de ces faits a, donc, été d'interdire d'entrée la marchandise objet de doutes. Le ministère de l'Agriculture a, ensuite, déposé plainte contre l'importateur indélicat en se basant sur l'article 17 de la loi n° 87-17 du premier août 1987 relative à la protection phytosanitaire qui stipule que “lorsque le certificat phytosanitaire fait défaut ou s'il est rempli de manière inexacte ou incomplète ou comporte des corrections ou surcharges non authentifiées, les marchandises ou autres articles ne sont pas admis sur le territoire national”. Interrogé sur la polémique qui a éclaté, récemment, par presse interposée, sur l'affaire de la pomme de terre avariée, le secrétaire général du ministère de l'Agriculture a répliqué que “les polémiques d'outre-mer ne nous intéressent pas” et que “le plus important pour nous c'est que nos services veillent au grain au niveau des enceintes portuaires pour protéger la santé du citoyen”. Il soutient, en effet, que la pomme de terre découverte avariée était saine à sa sortie des ports. “Le problème se pose toujours au niveau des conditions de stockage de la marchandise”, relève-t-il. Par ailleurs, M. Chelghoum a rassuré les Algériens quant à la disponibilité de ce tubercule suite à l'arrivée, sur le marché, de la récolte d'arrière-saison. La production attendue est de 600 000 tonnes, soit de quoi couvrir près de six mois de consommation. C'est en tout cas une bonne nouvelle pour les ménages si bien sûr les choses se passent comme prévu sur le marché et que la spéculation n'intervient pas une nouvelle fois pour fausser les données. On aura donc droit à une sorte de répit qui pourrait aller jusqu'à 8 ou 9 mois puisque, aux environ du mois d'avril, c'est la récolte en primeur qui permettra d'effectuer la soudure en attendant la collecte de la pomme de terre de saison en juin-juillet. H. Saïdani