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Le bateau canadien refoulé au port d'Alger Le ministère de l'Agriculture compte porter plainte contre l'importateur et l'exportateur de la pomme de terre avariée
Le feuilleton de la pomme de terre avariée en provenance du Canada et exportée vers l'Algérie, le 17 octobre dernier, connaît un nouvel épisode. Les résultats de l'enquête menée par les services phytosanitaires relevant du ministère de l'Agriculture confirment qu'il y a bien eu faux et usage de faux dans cette affaire. Les choses ont, en effet, pris une autre tournure quand les autorités algériennes ont demandé à la partie canadienne de leur délivrer les certificats phytosanitaires de la pomme de terre en question. Une fois les documents transmis, les autorités algériennes ont constaté que les deux documents, présentés au nom de l'ACIA n'étaient pas en règle, notamment dans le deuxième certificat, le document 767, qui comportait une différence dans le tonnage de plus de 1300 tonnes par rapport à ce qui a été mentionné dans le certificat de l'importateur. Les autorités ont immédiatement refoulé le Green Concordia, le bateau qui transportait la cargaison contaminée, conformément à l'article 17 de la loi n° 87-17 du 1er août 1987 relative à la protection phytosanitaire qui stipule que "lorsque le certificat phytosanitaire fait défaut ou s'il est rempli de manière inexacte ou incomplète, ou comporte des corrections ou surcharges non authentifiées, les marchandises ou autres articles ne sont pas admis sur le territoire national". Le secrétaire général du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, M. Abdesslam Chelghoum, a déclaré, hier, en marge des ateliers sur la céréaliculture, que l'enquête est en cours et que le ministère compte demander des dommages et intérêts, notamment à l'importateur qui, selon le SG du ministère, serait un certain Alhamani Haddad, un importateur de la wilaya de Sétif. M. Chelghoum a insisté sur le fait que la quantité qui a été libérée avant le 30 octobre était saine et qu'elle ne constituait aucun danger pour la santé des consommateurs. Par contre, si cette bactérie était arrivée à être introduite sur le territoire algérien, les conséquences auraient été néfastes, notamment sur la production nationale. "L'introduction de cette maladie aurait entraîné la perte, jusqu'à 50%, de notre production de pomme de terre" confirmera Chelghoum. Il en reste néanmoins que cette affaire résume à elle seule tous les excès, et reflète le peu de scrupule de certains opérateurs qui sont prêts à mettre en danger la santé de populations entières dans un seul objectif : le profit. Pour ce qui est des ateliers sur le programme des activités céréalières en Algérie, ces derniers ont été ouverts, hier, en présence du secrétaire général du ministère de l'Agriculture, M. Abdesslam Chelghoum, et les DSA des wilayas intermédiaires. Dans son allocution d'ouverture, le SG du ministère a estimé que le niveau de la collecte de cette année était "bon". En effet, et par la bonne grâce du ciel, la production céréalière a évolué ces deux dernières années dans des proportions jugées appréciables. Elle a atteint 42,7 millions de quintaux, dont sept millions en blé tendre en 2006-2007, et 40 millions de quintaux, dont 7,9 millions en blé tendre au même exercice. Néanmoins, la production locale en blé, comme celle d'autres produits pluviaux, est aléatoire. Elle tourne aujourd'hui autour de 30 millions de quintaux, en moyenne annuellement. Pas assez, selon M. Chelghoum, pour couvrir les besoins de la consommation nationale. Celui ci, plaide pour la sécurisation de l'approvisionnement en la matière, notamment que le prix des céréales au niveau international a quintuplé. Le but de ces ateliers est de ne pas faire un remake de l'année précédente.