Une rue du XVe arrondissement de Paris portera, dès ce jeudi, le nom du général Jacques Pâris de Bollardière, ce militaire français qui a dénoncé la pratique de la torture durant la guerre de Libération nationale. Ancien compagnon de la libération, le plus décoré des généraux de cette époque, il a demandé, en mars 1957 à être relevé de ses fonctions de commandement pour ne pas cautionner la pratique de la torture. Il fut condamné à 60 jours de prison puis mis à l'écart pour avoir rendu publique sa position sur les colonnes de l'Express. En avril 1961, suite au putsch des généraux, il prend une retraite anticipée pour s'engager ensuite dans les campagnes de non-violence et en particulier contre les essais atomiques dans les atolls de l'océan Pacifique. Jacques de Bollardière est décédé en février 1986, mais sa veuve, Simone de Bollardière, est l'une des signataires de l'appel des douze : le 31 octobre 2000, douze personnalités, dont Henri Alleg et Josette Audin, ont demandé une condamnation publique de l'usage de la torture pendant la guerre d'Algérie.