Sept personnes ont été arrêtées peu avant le pèlerinage de La Mecque, ont rapporté les titres de la presse saoudienne ce début de semaine avec la précision que ce sont des Arabes non Saoudiens. La veille, les autorités de Riyad avaient annoncé que le hadj version 2007 a échappé de peu à des attentats terroristes planifiés par la nébuleuse El-Qaïda, fondée par ben Laden, un Saoudien déchu de sa nationalité et que la puissante Amérique n'arrive toujours pas à localiser dans les montagnes afghanes. Citant des sources au sein des services de sécurité, ces journaux ont également indiqué que les terroristes arrêtés sont originaires de deux pays arabes, mais sans donner plus de précisions. Le groupe devait commettre des actes de terrorisme pendant la période du pèlerinage, a précisé un journal saoudien publié à Londres. Les sept suspects ont été arrêtés les 16 et 17 décembre, soit deux jours avant le début du pèlerinage, est-il précisé, sans donner de détails sur la nature des actes de sabotage en question. Les autorités n'ont pas annoncé ces arrestations plus tôt afin de ne pas faire paniquer les deux millions de pèlerins, ont également expliqué les journaux. Comme pour ajouter à la confusion, le porte-parole du ministère de l'Intérieur saoudien, le général Mansour El-Turki, a précisé que cet attentat n'avait pas pour cible La Mecque et les pèlerins eux-mêmes ! “Les déviants projetaient de mettre à exécution un acte terroriste dans le but de troubler l'ordre et mettre en échec le plan de sécurité du pèlerinage”, a-t-il expliqué. Le général a qualifié le groupe non pas de terroristes mais de “déviant”, terme utilisé officiellement par les autorités saoudiennes pour désigner El-Qaïda. Le royaume d'Arabie saoudite, principal allié des Etats-Unis dans la région, est le théâtre depuis mai 2003 d'une vague d'attentats perpétrés par des extrémistes islamistes liés au réseau de ben Laden et qui ont fait plus de 100 morts. Depuis cette date, les arrestations massives de membres présumés d'El-Qaïda sont fréquentes en Arabie saoudite. Cette année, les autorités saoudiennes avaient pris d'importantes mesures de sécurité pour le hadj afin d'éviter les actes terroristes mais aussi une répétition de mouvements de foule, comme ceux qui ont fait 364 morts en 2006 et 251 en 2004. Les autorités étaient également sur le qui-vive en raison de la présence dans les lieux saints du président iranien Mahmoud Ahmadinejad. Il reste qu'en dépit de déclarations apaisantes, les autorités saoudiennes procèdent régulièrement à des arrestations massives de terroristes présumés. En avril dernier, 172 personnes soupçonnées d'être liées à El-Qaïda ont été arrêtées et, selon Riyad, elles planifiaient des opérations contre des bases militaires et des installations pétrolières. Plus récemment, en novembre, 208 personnes, soupçonnées d'avoir constitué six cellules terroristes, avaient été arrêtées. Faisant le bilan en juillet dernier, le ministre saoudien de l'Intérieur, le prince Nayef ben Abdel Aziz, affirmait que les forces de sécurité avaient mis en échec “180 opérations terroristes” depuis mai 2003. Il avait précisé aussi que 9 000 personnes avaient été arrêtées depuis cette date. D. B.