Le procureur de la République près le tribunal de Rouiba a écroué récemment le président de la Sarl Bardi domiciliée à Ouled Heddadj, dans la wilaya de Boumerdès, spécialisée dans l'importation de camions. Selon un communiqué de la Gendarmerie nationale parvenu hier à la rédaction, le gérant de cette société ainsi que le chef de service du commerce extérieur de l'agence Badr des Pins-Maritimes (Alger) ont été placés sous contrôle judiciaire au même titre que plusieurs cadres de la Direction des mines de la wilaya de Boumerdès, dont deux ingénieurs des mines, un chef de service et de contrôle technique et un chef de bureau de contrôle technique et sécurité industrielle de la wilaya de Boumerdès. Plusieurs chefs d'accusation ont été retenus contre ces personnes, notamment “le blanchiment d'argent, l'infraction à la législation de change, le faux et usage de faux et contrefaçon de marques commerciales commis au préjudice de la société chinoise Sarl Nagos, distributeur exclusif en Algérie de la société chinoise CNHTC. Selon le communiqué de la gendarmerie, la société Bardi procédait à des modifications sur la marque commerciale des camions de marque CNHTC, importés de Chine, avant de les revendre sur le marché national sous une autre marque, en l'occurrence XCMC. Mais les gendarmes ne s'arrêtent pas là; ils poussent les investigations et découvrent le principal accusé, à savoir le président de la Sarl Bardi qui effectuait des transferts d'importants capitaux en dollars vers les Emirats arabes unis. Le même accusé, qui aurait créé deux autres entreprises spécialisées dans l'import-export dans ce même pays, présentait des factures erronées aux services fiscaux algériens. C'est ainsi que les factures d'achat gonflées sont déclarées à l'agence Badr des Pins-Maritimes à Alger, avec la connivence d'un fonctionnaire de la banque en question. Selon le même document de la gendarmerie, les responsables de cette société ont procédé à la falsification d'un protocole de “représentant exclusif de la société chinoise Zotye” ainsi que du droit leur permettant d'effectuer des modifications sur les modèles de véhicules construits par CNHTC pour ensuite les commercialiser sous un autre sigle, XCMC. Ce sigle a eu l'aval de la Direction des mines et du contrôle technique de la wilaya de Boumerdès suite à la demande formulée auprès dudit organisme par le premier responsable de la Sarl Bardi, sans que cela ait soulevé une quelconque réserve de la part des ingénieurs mis en cause. Quatre autres modèles ont également fait l'objet de l'approbation des ingénieurs des mines, précise la gendarmerie. M. T.