La défaite du CABBA à Oran a fini par précipiter le départ de l'entraîneur Nasreddine Drid ainsi que celui de son adjoint Omar Belatoui. Sitôt la rencontre terminée, l'ex-keeper international annoncera la nouvelle, le visage marqué et l'esprit encore troublé par les derniers évènements qui se sont succédé à une vitesse grand V au sein de la bâtisse du Ahly. “À partir de ce moment, je ne suis plus l'entraîneur du CABBA. C'est fini et ma décision est réfléchie et irrévocable”, nous annoncera ainsi Drid. Informé, son ami et fidèle adjoint Omar Belatoui en fera “de même”. “Par principe et par solidarité”, indiquera l'ex-libéro de charme du MCO et de l'équipe nationale, accueilli tout comme Drid par un tonnerre d'applaudissements au stade Bouakeul par les supporters du MCO qui leur vouent un grand respect. Presque à bout de nerfs, en dépit du sourire qui n'a quitté que rarement son visage, Nasreddine Drid est ensuite allé annoncer la “nouvelle” à son président Aïdel, dans une partie isolée du vestiaire du CABBA. Liberté y était et a assisté à l'intégralité de la discussion entre les deux hommes. Dès qu'il en a été informé, le président du club de Bordj Bou-Arréridj, Aïdel, tentera de faire revenir son désormais ancien coach sur sa décision, à la faveur des traditionnels : “Attends Nasreddine, il ne faut pas te précipiter”. “Réfléchis bien” ou encore : “Mais pourquoi, il n'y a pas de raison.” Mais, inflexible, Drid n'a rien voulu savoir. Bien au contraire, puisque le portier des Verts durant le Mondial mexicain a usé d'un langage franc, sans détours et sans langue de bois, pour expliquer les motifs de son départ. “Impossible de continuer à travailler dans ces conditions, et si je suis là aujourd'hui, c'est uniquement pour ne pas abandonner”, a-t-il ainsi lancé à Aïdel. Et d'enchaîner : “Ce sont tes dirigeants et ton comité directeur qui m'ont poussé à partir. Ce sont ces dirigeants, des personnes de ton entourage que tu connais parfaitement bien qui ont tout fait pour me voir partir. N'est-ce pas les dirigeants du CABBA qui sont allés crier sur tous les toits que Drid a vendu certains matches du CABBA et l'a fait perdre exprès ? N'est-ce pas ces mêmes dirigeants qui ont tout saboté lors de notre dernier match face à l'OMR pour faire perdre l'équipe pour aller ensuite mentir aux gens et balancer des racontars sur mon compte en disant que je travaillais pour le MCO ?” À ce moment-là, Aïdel esquisse un sourire. Drid, sur un ton sec, lui lancera alors, dans une forme interrogative : “Tu as bien vu aujourd'hui que n'était l'arbitre, nous n'aurions jamais perdu ce match, tu l'as vu, non ?” Aïdel confirme en disant : “Tout à fait, nous avons tous vu que nous avons perdu à cause de l'arbitre.” Nasreddine Drid tenait son “aveu”. Informé de la décision de son coach, le capitaine Ali Houari tentera ensuite lui aussi de faire revenir son entraîneur sur sa décision. Mais “cela est impossible”, rétorqua Drid, avant de le saluer et de rentrer chez lui… à Oran-ville. A. K.