Le Snapest a appelé à une nouvelle mobilisation de trois jours à partir du 24 février afin d'exprimer le mécontentement du corps de l'éducation quant à la non-prise en charge du dossier salarial. La contestation est de retour dans les écoles. Le président du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), M. Meziane Mériane, est sorti à nouveau de sa réserve pour tirer à boulets rouges sur le ministère de l'Education en qualifiant l'absence de prise en charge des problèmes des enseignants de “mépris de la tutelle” à l'égard de la famille de l'éducation nationale. Lors de la conférence de presse qu'il a animée hier au siège de la SNTE, situé à la place du 1er-Mai, Mériane a affirmé que l'avant-projet de la Fonction publique n'a pas évolué d'un iota dès lors qu'aucune proposition des syndicats autonomes n'a été prise en considération malgré les promesses du ministre de l'Education d'ouvrir le dialogue. “S'il y avait réellement un dialogue, on n'en serait pas là en train de préparer la protestation”, a-t-il affirmé, précisant que le syndicat a tenté plusieurs fois d'ouvrir le dialogue avec les autorités concernées, en vain. M. Mériane a déclaré, en effet, que les enseignants ont été lésés par le nouveau projet du statut particulier. “Nous avons préparé des propositions pour le statut particulier, mais le gouvernement a préféré négocier avec la Centrale syndicale qui ne représente pas les intérêts des travailleurs de la Fonction publique”, s'indigne-t-il. Le représentant du syndicat est revenu sur le problème des partenaires sociaux et les méthodes d'intimidation notamment l'arsenal judiciaire employé par le ministère de tutelle. “Les intimidations judiciaires ne sont qu'un moyen pour museler les libertés syndicales comme c'était le cas pour le mouvement des paramédicaux. Cette époque est révolue, le syndicalisme est un acquis non négociable. La paix sociale doit d'abord passer par la prise en charge des revendications des fonctionnaires non pas par les menaces et la matraque”, a-t-il ajouté. À ce propos, le SG du Snapest, a annoncé que tout a été préparé pour la grève des 24, 25, 26 février prochains. Les préavis de grève ont été déjà déposés au ministère de tutelle et notamment celui du Travail. “Afin ne pas tomber dans la polémique de la légitimité de la protestation, nous avons déposé les préavis de la protestation aux institutions concernées le 16 février dernier. Nous sommes en règle”, a-t-il précisé. Selon Mériane, le malaise social ne cesse de prendre de l'ampleur avec le pouvoir d'achat des fonctionnaires qui ne cesse de se dégrader. Qualifiant la grille de salaires de “supercherie”, le responsable du Snapest a affirmé que les augmentations de salaires annoncées, en grande pompe, ne font que susciter la colère des enseignants qui se sentent humiliés par l'avant-projet du statut de la Fonction publique. “Le statut de la Fonction publique censé améliorer les conditions socioprofessionnelles n'est qu'un leurre. Face à ce mépris affiché par les pouvoirs publics envers les syndicats autonomes et les fonctionnaires, le bureau national appelle tous les professeurs de l'enseignement secondaire et technique a adhéré aux trois jours de contestation, et ce, à partir du 24 février prochain”, a-t-il souligné avec force. Il faut savoir que le syndicat des adjoints de l'éducation ainsi que celui des conseillers d'orientation ont décidé eux aussi d'adhérer à ces trois jours de contestation, et ce, pour les mêmes raisons. Nabila Afroun