Quinze affaires liées au terrorisme sont enrôlées dans la prochaine session criminelle de la cour de Batna, dont l'ouverture est prévue pour le 2 mars. Dans ces affaires, 38 personnes sont poursuivies pour création et adhésion à un groupe terroriste, port d'armes, soutien au terrorisme, meurtre, vol qualifié et acte terroriste. Un nombre d'entre eux, dont trois “émirs”, seront jugés par contumace. En effet, trois “émirs” seront absents du banc des accusés. Le premier est Ali Mahira, connu sous le sobriquet de Abou Raouaha, dirigeant katibat El-Maoute (la mort), l'une des plus sanguinaires dans l'histoire du terrorisme en Algérie. Abou Raouaha est le commanditaire présumé de l'attentat kamikaze perpétré contre le président de la République et sa délégation à Batna le 6 septembre dernier. Natif de Bouakal, le plus grand quartier populaire de la ville de Batna, il a sous ses commandes entre 35 à 43 éléments, mobilisés dans le mont de Ouastili, entre Tazoult, ex-Lambèse, et Batna. Le deuxième est Benkhour Walid Youcef, alias Abou El-Walid, “émir” de katibat El-Feth, essentiellement présente à Theniet El-Abed, au sud de la wilaya de Batna. Sous sa coupe, activent 38 éléments, tous des terroristes de première heure ayant à leur actif des attentats que les ex-GIA et GSPC avaient qualifiés, dans le temps, d'opérations de qualité. Le troisième chef terroriste est Sahraoui Nabil dit Mustapha Abou Ibrahim, ex-“émir” national du GSPC. Nabil Sahraoui, né en 1966 à Batna, fut abattu par les forces de sécurité sur les monts d'Adekar, dans la région d'El-Kseur dans la wilaya de Béjaïa, en juin 2004, moins d'une année après son installation à la tête du GSPC à la place de Hassan Hattab. À l'époque, cette dernière organisation dissidente du GIA, fondée par Hattab, n'avait pas encore rallié Al-Qaïda. Deux mois après l'élimination de Sahraoui, l'organisation terroriste avait annoncé le nom de son nouvel “émir” qui n'est autre que Abou Mossab Abdelwadoud, de son vrai nom Droukdel Abdelmalek. C'est Droukdel qui poussera le GSPC dans les bras d'Al- Qaïda. Le tribunal de Batna avait déjà prononcé, par contumace, 20 ans de prison ferme contre Droukdel, en mars 2007, pour son implication dans une opération terroriste perpétrée dans la commune de Tighnimine, daïra d'Arris, au cœur de l'Aurès. Un groupe terroriste activant sous ses ordres avait attaqué en septembre 2004 un convoi militaire de cinq camions sur la RN 31. Lors de ce sinistre attentat, le logement d'un citoyen ainsi que le véhicule d'un autre ont été sérieusement endommagés. La cour de Batna a condamné, durant la même période et toujours par contumace, Mokhtar Belmokhtar, alias Khaled Abou El-Abès, “émir” de la zone 9 du GSPC et Hassan Hattab, ex-“émir” national de la même organisation, à la peine capitale. H. Tiziri