Les cours du pétrole étaient en hausse hier et le baril de Light Sweet Crude se rapprochait à nouveau des 99 dollars à New York lors des échanges électroniques, poussés par l'intervention militaire turque dans le nord de l'Irak. À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril s'échangeait à 97,07 dollars, en hausse de 6 cents, alors que sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de Light Sweet Crude pour livraison en avril valait 98,81 dollars, en hausse de 58 cents. Le maintien des prix semble démentir les craintes quant à l'affaiblissement des fondamentaux, dont une baisse de la demande en particulier, tandis que les tensions politiques exercent l'essentiel de la pression sur les marchés, estiment les analystes. La Turquie a lancé jeudi une vaste offensive à partir du territoire turc contre les positions des rebelles kurdes retranchés dans le nord de l'Irak, une attaque sans conséquences sur les exportations de brut irakien à travers la Turquie, qui représentent 300 000 barils par jour, affirment les autorités irakiennes. En effet, l'oléoduc qui rejoint le port de Ceyhan traverse le Kurdistan irakien, où l'armée turque a lancé une opération jeudi contre des rebelles du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK). Par ailleurs, le ministre iranien du Pétrole, Gholamhossein Nozari, a affirmé que “l'Iran soutiendra la baisse de la production de l'Opep lors de la prochaine réunion” qui aura lieu le 5 mars à Vienne. En outre, les présidents du Brésil, d'Argentine et de Bolivie ne sont pas parvenus à trouver une solution à l'insuffisance de l'offre de gaz bolivien, indispensable à la croissance des deux plus grands pays sud-américains, à l'issue d'une réunion samedi à Buenos Aires. Ces facteurs viennent s'ajouter aux violences au Nigeria et le bras de fer qui oppose le Venezuela au géant pétrolier américain ExxonMobil, inquiétudes qui avaient emmené les prix à de nouveaux sommets mercredi dernier. La crainte d'une récession américaine, régulièrement nourrie par des indicateurs négatifs sur la première économie mondiale, pourrait cependant faire redescendre les cours, comme en janvier où ils avaient perdu jusqu'à 14%, indiquent les analystes.