C'est avec une profonde inquiétude qu'El Watan a accueilli le verdict de condamnation à deux mois fermes de Omar Belhouchet, directeur du journal et de Chawki Amari, chroniqueur. Le journal s'interroge si ce verdict, sans commune mesure avec les faits reprochés, n'est pas motivé par une volonté de museler le journal et s'il n'est pas, aussi, un signal fort à l'ensemble des médias pour qu'ils restreignent leur liberté de critique et de ton dans une conjoncture de crise aux plans politique, économique et sociale. En autorisant la mise aux cachots de journalistes et en décidant de très lourdes amendes à leur encontre, la dernière de 4 millions de dinars frappant le correspondant à Jijel du quotidien Chourouk El Youmi, la justice fait renaître des pratiques graves et déshonorantes, que l'on pensait révolues. Aussi El Watan interpelle l'opinion publique nationale et internationale sur la gravité de ce verdict prononcé par la cour de Jijel et sur ses conséquences sur l'exercice du métier d'informer dans notre pays.