Si la longévité de Abdelaziz Bouteflika à la présidence de la République agrée parfaitement les congressistes de l'Onec, celle de Tayeb Houari à la tête de l'organisation l'est autant. Le IVe congrès de l'Organisation nationale des enfants de chouhada (Onec), qui se déroule depuis hier à l'hôtel El-Aurassi, ne porte aucun enjeu, sauf peut-être de lancer un énième appel au président Bouteflika de se porter candidat à l'élection présidentielle de 2009. Sur une large banderole accrochée à droite de la tribune, il était loisible de lire “le IVe congrès de l'Onec sollicite Abdelaziz Bouteflika pour un troisième mandat”. Le député FLN Tayeb Houari, également secrétaire général sortant de l'Onec et président des présentes assises, a clos la cérémonie d'ouverture de la manifestation en remettant, au chef de l'Etat une distinction pour “la réussite de la politique de réconciliation nationale” et un burnous. Des cadeaux reçus, pour le président de la République, par le Chef du gouvernement Abdelaziz Belkhadem. Tayeb Houari a fait lecture d'une déclaration des enfants de chouhada, qui demandent instamment au premier magistrat du pays de procéder à la révision de la Constitution et à se maintenir, pendant cinq autres années, au palais d'El-Mouradia. Même quelques invités de l'Onec, à l'instar du représentant de l'Organisation de défense des droits des martyrs au Yémen, ont offert à l'assistance leur soutien à une “oûhda thalita”. À croire que les réponses du principal concerné aux questions du journaliste de l'agence de presse britannique Reuters n'ont pas émoussé outre mesure les ardeurs des partisans de la réélection de Abdelaziz Bouteflika, une troisième fois, à la présidence de la République algérienne. Pourtant, il a assuré, dans l'entretien de Reuters, qu'il ne se préoccupait pas de cette échéance, son souci majeur étant d'achever correctement et surtout avec un bilan positif le mandat en cours. Si la longévité de Abdelaziz Bouteflika à la présidence de la République agrée parfaitement les congressistes de l'Onec, celle de Tayeb Houari à la tête de l'organisation l'est autant. Le député de Tiaret sera plébiscité, une seconde fois, secrétaire général de l'Onec. Les proches de son prédécesseur, Tahar Benbaïbèche, n'auront aucune chance de faire valoir leur choix, tant les jeux sont fermés. Il est évident qu'une organisation de masse, arrimée au pouvoir, ne saurait passer aux mains de l'opposition. La parenthèse de Tahar Benbaïbèche, qui a tenté dans le même temps de soustraire le RND au contrôle du pouvoir, est hermétiquement fermée. Les congressistes semblent particulièrement soucieux de bonifier davantage les sacrifices de leurs parents, morts pour la libération de l'Algérie, en obtenant plus d'avantages sociaux. Pour cette raison, ils ont longuement applaudi Abdelaziz Belkhadem quand il leur a promis que de nouveaux textes d'application de la loi relative au moudjahid et chahid sont en préparation et seront bientôt promulgués. Souhila Hammadi