Manchester United, solide et opportuniste, a fait un grand pas vers les demi-finales de la Ligue des champions en s'imposant (2 à 0) sur le terrain d'une Roma maladroite et moins inventive qu'à l'accoutumée, mardi, en quarts de finale aller. À une semaine du retour à Old Trafford, le ballottage est très nettement en faveur des Anglais, rarement mis en danger pendant 90 minutes et vainqueurs grâce à Cristiano Ronaldo (39'), auteur de sa 36e réalisation de la saison, toutes compétitions confondues, puis à un but de l'autre vedette des Red Devils, Wayne Rooney (66'). En fait, il n'y a pas vraiment eu de match tant Manchester United, fort de son énorme expérience européenne, a toujours évolué un ton au-dessus de son adversaire, confirmant ainsi son statut de grand favori de l'épreuve. Côté romain, avec deux buts encaissés à domicile, c'est plus qu'un exploit qu'il faudrait désormais pour se qualifier, c'est un miracle. D'autant que l'an passé, au même stade de la compétition, les Romains s'étaient inclinés 7 à 1 à Manchester. Les absences du milieu Perrotta, suspendu, et surtout du capitaine et attaquant Totti ont indéniablement pesé lourd. Privée de la capacité d'invention des deux joueurs, la Roma n'est pas parvenue à peser suffisamment sur le plan offensif et s'est montrée maladroite sur ses tentatives. Très attendu, le duel entre deux équipes les plus joueuses d'Europe a mis un peu de temps à démarrer. Au cours de la première demie-heure, seuls les Romains Panucci (tête au-dessus, 16') et Vucinic, le remplaçant de Totti en pointe (frappe non cadrée, 28'), ont donné quelques frissons. C'est alors que Manchester United a frappé une première fois, peu avant la pause : à la suite d'un centre de Scholes côté droit, Ronaldo, lancé à toute allure, plaçait une tête absolument imparable pour le gardien Doni (39', 0-1). Après la mi-temps, les Romains ont naturellement poussé pour égaliser, avec Tonetto (tir à côté, 50') puis Vucinic, dont la tête était repoussée d'un arrêt réflexe par Van der Sar sur sa ligne (62'). À ce moment, la Roma croyait encore en ses chances de revenir. C'est alors que Manchester United l'a définitivement enfoncée : sur une remise de la tête du Coréen Park, Doni, après avoir détourné la balle du bout des gants, était gêné par Panucci, permettant à Rooney de marquer sans opposition à quelques dizaines de centimètres de la ligne (66', 0-2). Un deuxième but pratiquement synonyme de demi-finale pour des Red Devils qui se payaient ensuite le luxe d'être encore dangereux sur des frappes de l'inévitable Ronaldo (68, 90').