Une cellule d'information et d'orientation au profit des jeunes chômeurs de Gdyel devra voir le jour dans les tout prochains jours. Composée des responsables de l'Anem, de l'Anjem et de la Cnac, cette cellule d'information est destinée au recensement et au classement des demandes d'embauche émanant des jeunes sans travail. Une cellule d'écoute sera également mise sur pied à l'effet d'enregistrer les différentes doléances des jeunes chômeurs en butte aux tracasseries bureaucratiques. Selon notre source, il s'agit de réunir les principaux atouts devant permettre une meilleure prise en charge des problèmes auxquels sont confrontés les jeunes chômeurs en quête d'emploi. Depuis le début de l'année, 500 demandes d'emploi ont pu être satisfaites localement, un chiffre en deçà de la réalité du terrain qui pourrait s'élever à des milliers de demandes non honorées. Plusieurs jeunes chômeurs affirment ne pas prêter une attention particulière à cette démarche engagée par les autorités locales de la ville de Gdyel. Même si les souvenirs des émeutes de mardi dernier sont encore vivaces dans les esprits des habitants de Gdyel, il n'en reste pas moins que l'attente des jeunes se fait grandissante. “Nous n'avons rien contre le maire nouvellement élu à la tête de la commune de Gdyel. Nous attendons de voir ce qu'il pourra faire pour nous dans les cinq prochaines années”, affirment des jeunes encore sous le choc. L'absence d'une agence de l'Anem dans cette localité de plus de 35 000 âmes n'arrange pas pour autant les choses. Les jeunes à la recherche d'emploi font le déplacement jusqu'à la commune d'Aït El-Bia où existe une agence de l'Anem. “Les responsables de cette agence refusent de nous délivrer des fiches de présentation exigées par les recruteurs. Nous sommes ainsi ballottés au gré de l'humeur des uns et des autres”, s'insurgent-ils. Les déclarations de jeunes chômeurs ont de quoi dérouter plus d'un. Selon eux, “comment peut-on associer un imam aux prises de décisions déterminantes, alors qu'une rue de la ville de Gdyel porte son nom ?” s'interrogent-ils. Il existe des personnes qui roulent sur l'or et d'autres qui n'ont pas de quoi se payer une baguette de pain. Alors comment peut-ils ressentir ce que nous endurons. Pour eux, les raisons de la colère sont à chercher du côté de certaines instances qui sont à l'origine des émeutes de mardi dernier. La colère, qui couvait depuis longtemps, a fini par éclater au grand jour. “On fait appel à la société civile pour parler en lieu et place des principaux concernés. C'est une maladresse des autorités locales”, affirme pour sa part un jeune habitant bien au fait de la situation socioéconomique à Gdyel. Les maîtres mots comme la corruption, la “hogra” , le clientélisme, l'opportunisme, le chômage, la misère et l'absence d'interlocuteurs reviennent dans la bouche des jeunes chômeurs. Des mères, dont les enfants ont été arrêtés, sont remontées contre tout le monde. “Nos enfants sont innocents. Ils n'ont jamais fait de mal. S'ils sont aujourd'hui emprisonnés, c'est la faute aux responsables de la commune qui ne pensent qu'à eux et à leurs proches”, s'indignent des mères en colère. Beaucoup de jeunes auraient souhaité discuter avec le commissaire de police. Ils se disent étonnés et consternés. K. REGUIEG-YSSAAD