En cette journée froide de décembre, un groupe de jeunes s'est regroupé au café de la place, au centre de Aïn El Hammam. Une petite table et des chaises constituent un bureau jonché de papiers en plein air. L'association des chômeurs, antenne de Aïn El Hammam, vient de voir le jour après plus de deux mois de tâtonnement. « Nous sommes la deuxième antenne après celle de Tizi Ouzou », nous dira un membre actif de ce bureau. « Ni le froid ni la lenteur bureaucratique ne nous empêchent de nous organiser et de constituer un premier cercle d'information et d'orientation », ajoute son camarade. Ce dernier déplore le fossé existant entre les autorités et le citoyen. Loin d'être convaincu du prétexte de « manque de local » avancé par les autorités de cette ville où des espaces et des immeubles demeurent fermés, il déplore : « Nous avons sollicité le président de l'APC pour l'octroi d'un petit local ou d'un bureau et nous avons reçu un refus catégorique. » « En dépit de tous les manques, nous enregistrons déjà environ 800 demandes d'adhésion », souligne t-on. Cela traduit le travail d'information déployé par voie d'affichage et qui a touché les jeunes et les chômeurs des villages les plus reculés des communes d'Aït Yahia, d'Abi Youcef et d'Akbil. Les jeunes sont de plus en plus nombreux à ne plus supporter le poids de l'exclusion et de la malvie. Ils regrettent que la CNAC, l'ANEM et l'ANSEJ, des structures chargées d'aider à la création d'emplois et l'insertion des jeunes, ne se rapprochent pas suffisamment des localités isolées où le chômage bat son plein.