Dame Pomme de terre aura sa fête, et c'est aux “patatiers” de Mostaganem que revient l'initiative ! Elle sera célébrée ce jeudi. C'est le centre équestre de Sayada, sis à la porte sud-est du chef-lieu de la wilaya, qui l'abritera, en grande pompe. Au menu, on prévoit une animation intense, une exposition d'échantillons de semences et des épreuves sportives, la fantasia et du couscous bezef ! La patate sera dégustée à toutes les sauces. Cinq cents à six cents producteurs y sont attendus, en sus des nombreux invités de la sphère économique et administrative, en relation avec la corporation des maraîchers de la wilaya. L'an dernier, le “maudit” mildiou a causé la ruine, mais la campagne courante, en dépit de rendements moyens obtenus, s'avère meilleure pour mériter une fête. Comme, jadis, durant les vendanges, dans la région de Bouguirat et Sirat, principal bassin maraîcher de la wilaya de Mostaganem, la récolte de la pomme de terre marque profondément la vie économique et sociale de la contrée. En raison du déficit et des contraintes hydriques de plus en plus compromettants de ce produit agricole, la wilaya de Mascara n'en garde plus que la réputation de l'abondance. À cet égard, les wilayas d'Aïn Defla et Mostaganem l'ont détrônée et rivalisent entre elles pour le rang de première région productrice du pays. Bon an, mal an, avec sa moyenne de cinq mille hectares plantés annuellement, Mostaganem jouit de l'avantage de la précocité quant à la mise sur le marché de sa production. Ainsi, depuis plus d'un mois, la récolte bat son plein. Alors qu'elle était au summum de sa cotation sur le marché, Dame Pomme de terre a fait l'objet d'un véritable et systématique ratissage. Immatriculés dans les wilayas de l'est et du centre du pays, des dizaines de camions de tonnage moyen, reconnaissables à leurs bâches bleues ou vertes, de couleur vive ou terne, se sont lancés, à travers bourgs et champs du terroir, à sa chasse. Le prix unitaire frôle les quarante dinars le kilogramme, alors mieux il vaut et faut profiter de l'aubaine ! Face à une offre aussi alléchante, et quitte à perdre sur le poids, on ose récolter et livrer le produit bien avant sa maturité complète. La concurrence est acerbe pour prétendre à une pomme de terre à la pelure fragile et difficile à conserver. En cette moitié du mois de mai, avec toujours trois à cinq dinars supplémentaires pour les rosevals, le cours de Dame Pomme de terre oscille autour des trente-cinq dinars le kilogramme. Aïn Defla n'a pas encore pris le relais de la récolte. Les prix ne fléchiront vraisemblablement pas de sitôt et les grimaces du consommateur devant l'étal des fruits et légumes ne s'estomperont probablement pas demain. M. O. T.