Depuis le 15 avril dernier, l'Algérie, ses plages, ses dunes, ses cimes enneigées, ses trésors culturels et son art de l'hospitalité disposent d'une vitrine à Londres. Un guide touristique inédit vient de lui être dédié. Il est l'œuvre de Bradt Travel Guides, une maison d'édition spécialisée dans la promotion de l'industrie des voyages à travers le monde. Intitulé Algeria, l'ouvrage de 336 pages est en vente dans tous les magasins Waterstones, le numéro un des librairies au Royaume-Uni. Le coût d'un exemplaire avoisine 16 livres (2 150 dinars). Une photo aux couleurs chatoyantes du désert, qui dévoile un ciel azur surplombant une maison traditionnelle en pisé, devant laquelle un homme en djellaba blanche est assis, orne la couverture. Au fil des pages, 16 autres images magiques sont une invitation au voyage. 15 cartes géographiques servent également d'appoint aux commentaires de l'auteur. Le mérite de la réalisation de Algeria revient à Jonathan Oakes, un enseignant d'anglais qui a voulu transmettre à ses compatriotes la passion qu'il cultive pour son pays d'accueil. Avant de poser ses valises en Algérie, M. Oakes a longtemps bourlingué à travers le monde. Il a séjourné notamment en Grèce, en Chine, au Yémen, au Portugal, en Géorgie et en Ukraine. Selon lui, le guide a pour objectif de mettre en relief la renaissance de l'Algérie. “Après une décennie de guerre civile qui a conduit à l'isolement du pays, la paix est de retour et le tourisme émerge”, observe-t-il dans une courte présentation. Elogieux, M. Oakes déploie les multiples tableaux que recèle l'Algérie. “De la bande côtière avec ses multiples baies qui rappelle le sud de l'Italie, aux villes du désert, l'Algérie est dotée d'énormes potentialités”, soutient-il. Abordant l'héritage culturel du pays, l'auteur fait remarquer que les sites historiques sont paisibles et ne sont pas, comme dans d'autres destinations touristiques, envahis par des foules bourdonnantes de visiteurs. L'empreinte de civilisations millénaires est mise en évidence par M. Oakes à travers l'évocation des ruines de Tipasa qui, selon lui, marquent le passage indélébile des Romains, et Timgad qu'il considère comme l'un des sites les mieux conservés au monde. Le Sahara, ses gravures rupestres datant de 8 000 ans et les sommets du Hoggar sont les dernières touches de son aquarelle. Le guide comprend une douzaine de chapitres, mêlant la prose aux informations pratiques sur l'organisation des séjours, notamment dans le Sud à travers les randonnées en compagnie de Touaregs, les structures d'accueil, la composition démographique du pays et les langues en usage. Un glossaire figure à la fin du guide. Plus familiers du Maroc très célèbre outre-Manche pour ses paysages et ses traditions, surtout culinaires, les touristes britanniques seront-ils plus nombreux à pousser leurs pérégrinations un peu plus vers l'Est ? Par méconnaissance, certains confondent entre Algeria et Nigeria. D'autres, dont une petite catégorie qui a eu le privilège de découvrir le pays à l'âge d'or du tourisme pendant les années 70, se désolent du terrible sort qui les ont frappés. “Il y a très longtemps, je me suis rendue en Algérie avec un groupe d'amis. Nous avions sillonné une bonne partie du territoire sur des motos. C'était merveilleux”, se souvient Gloria, bénévole dans une association de charité. Le guide de Jonathan Oakes lui donnera peut-être l'envie d'y retourner. Qui sait ? Actuellement, bien que le nombre de demandeurs de visas d'entrée en Algérie soit en hausse — 1 000 à 1 200 autorisations accordées chaque mois par les services consulaires à Londres —, la plupart concernent des séjours d'affaires. De Londres : Samia Lokmane-Khelil