L'épisode d'El-Harrach est là pour pointer un doigt accusateur vers tout le monde, et personne, et défier ainsi tout bon sens. Du moins, quand la violence ne trouve plus ses justificatifs et puise ses motifs dans l'absurde. Les années du terrorisme, vécues dans la douleur par tout un peuple, ont-elles semé cette graine de violence qui transforme aujourd'hui, chez la jeunesse algérienne, le moindre différend, voire le simple malentendu en véritable émeute ? Hier encore, alors que les esprits ne se sont pas encore apaisés à Berriane, voilà que les vieux démons, prenant prétexte dans une saine confrontation sportive pour l'accession, installent leurs quartiers à El-Harrach. Malheureusement tout devient prétexte au désordre, et il n'y a pas lieu, dans cette débauche de violence qui n'épargne finalement aucun segment social, de chercher un coupable, car ce coupable n'existe pas. L'épisode d'El-Harrach est là pour pointer un doigt accusateur vers tout le monde, et personne, et défier ainsi tout bon sens. Du moins, quand la violence ne trouve plus ses justificatifs et puise ses motifs dans l'absurde. À moins de considérer la période sanglante des années 1990, comme la fille aînée d'une génération ayant appris à cultiver la violence nourrie par les frustrations comme un comportement social qui a fini par obtenir l'agrément de la normalité. Ceci pour dire qu'il ne suffit pas d'anéantir physiquement les groupes armés qui ont semé la mort et la désolation au sein de toutes les couches sociales, pour en finir avec la période du terrorisme. Le plus dur reste à faire, car il s'agit aujourd'hui d'effacer des repères qui se sont incrustés dans la société de manière brutale et dont notre jeunesse s'est accommodée, dirions-nous, faute de mieux. Aujourd'hui, l'Etat est capable de fournir ce mieux, il en a les moyens humains, matériels et financiers. Reste donc à trouver la meilleure manière de restituer à cette jeunesse ses véritables repères en rétablissant les choses dans leur cours normal. Ce qui n'est pas chose impossible, si on donne à cette jeunesse des raisons d'espérer et de croire en l'avenir à travers la mise en place d'une véritable stratégie de prise en charge de ses préoccupations. Z. B.