Un double attentat a été perpétré, hier, en fin d'après-midi, près de la Foire d'Alger, plus précisément au quartier du Lido relevant de la commune de Bordj El-Kiffan. C'est vers les 17 heures que deux fortes explosions ont secoué cette banlieue est d'Alger. La première bombe a explosé au niveau d'une cafétéria non loin de la caserne de la Garde républicaine qui a été ciblée, quelques minutes plus tard, par un autre attentat. Les terroristes ont ciblé la caserne de la Garde républicaine en second après avoir fait une diversion avec la première bombe, de moindre importance qui a fait plus de bruit que de dégâts, au niveau de la cafétéria jouxtant cette structure de sécurité. Selon les premiers témoignages, l'attentat contre El-Haras El-Djamhouri était une opération suicide. Profitant de ces explosions, un terroriste a tenté de pénétrer dans la caserne et s'est fait exploser avec une ceinture d'explosifs, faisant, selon des témoins oculaires, trois blessés. À l'évidence des membres de la Garde républicaine qui assuraient le contrôle au niveau de l'accès. La première bombe devait provoquer l'intervention et le regroupement des membres de la Garde républicaine. Selon d'autres témoins, le kamikaze se tenait à proximité de la porte de la garnison afin de faire le maximum de victimes. Le corps du terroriste a été complètement déchiqueté. Le kamikaze n'était pas parvenu jusqu'aux portes de la caserne qu'il visait, selon les mêmes sources. D'importantes forces de sécurité ont été déployées dans le quartier du Lido, où ont afflué aussi de nombreuses ambulances afin de prendre en charge les victimes et les évacuer aux hôpitaux les plus proches. Il faut savoir que le Lido prolonge le site de la (Safex), Foire internationale d'Alger, aux Pins-Maritimes. Un suspect aurait d'ailleurs été arrêté quelques heures après l'attentat, et de source policière, les premiers éléments de l'enquête le kamikaze serait un adolescent Après une période de tension sur les lieux de l'attentat, la situation est revenue progressivement à la normale et c'était au tour de la Police scientifique d'intervenir afin de faire les prélèvements nécessaires et une collecte d'indices, notamment sur l'identification de ce kamikaze dont il ne restait que des lambeaux de chair. À tout point de vue, ce double attentat n'a pas fonctionné comme le GSPC l'aurait souhaité du moment que le kamikaze n'a pas fait un carnage. Est-ce le manque de préparation ? Cela ne peut pas être le cas, du moment que le dernier attentat kamikaze sur Alger remonte à six mois. Il s'avère que le GSPC qui avait menacé de s'en prendre aux structures de sécurité et aux étrangers, comptait, à travers ce double attentat, cibler aussi bien une garnison militaire qu'une foire où doit se regrouper toutes les délégations étrangères. Pour les observateurs, le verrouillage sécuritaire de la capitale, ces derniers mois, empêche ce type d'attentat et peut expliquer, en partie, le fiasco de l'opération d'hier. Ces deux attentats du GSPC interviennent à la veille de deux événements importants qui se dérouleront dans la capitale. L'un, économique, à savoir la tenue de la Foire internationale d'Alger où, cette année, d'importantes délégations d'hommes d'affaires étrangers ont annoncé leur participation afin de prospecter des marchés et conclure des accords de coopération d'autant qu'il s'agit d'encourager les secteurs hors hydrocarbures. L'autre, politico-diplomatique. En l'occurrence l'organisation aujourd'hui et demain au Sheraton de la conférence sur le Projet de l'union pour la Méditerranée. Dans les deux cas, le GSPC a surtout tenté de décourager les partenaires économiques et politiques de l'Algérie en brandissant à nouveau le spectre de l'insécurité. Il est vrai que les deux attentats, de part leur intensité, n'ont rien à voir avec les opérations kamikazes perpétrées en 2007 contre le Palais du gouvernement et le siège des Nations unies à Alger, mais, il n'en reste pas moins que le message est clair. Le GSPC qui n'a pas pu, grâce aux nouveaux dispositifs sécuritaires, pénétrer dans la capitale pour y perpétrer des attentats, veut tenter de prouver qu'il garde des capacités de nuisances à même de créer un climat d'insécurité et de terreur malgré les coups de butoir assenés ces derniers mois par les services de sécurité. Amine Allami