La finale de la Coupe d'Algérie 2008, prévue aujourd'hui au stade Mustapha-Tchaker de Blida (16h) est de celles que les milieux sportifs retiennent : avec son caractère inédit, cette finale mettra aux prises le WA Tlemcen, qui rétrograde en DII, et la JSM Béjaïa, une équipe modeste du milieu du tableau. Les temps anciens de finales de Coupe d'Algérie explosives, absolument fantastiques et qui retiennent pratiquement en haleine l'opinion publique nationale entre deux grands clubs qui dominent le championnat, à l'image du Mouloudia d'Alger ou celui d'Oran, de l'USM Alger, de la JS Kabylie ou l'Entente de Sétif, sont dorénavant révolus. Ces temps bénis du football algérien, où les fans des deux finalistes rivalisent d'adresse pour confectionner les plus beaux “hauts de forme”, leurs chapeaux ou les symboles de leurs équipes pour les exposer fièrement dans un temple du 5-Juillet archicomble, sont-ils révolus? Qui ne se souvient de ces fabuleuses finales de Coupe d'Algérie des années 1970, 80 et même 90 ? Les joueurs des clubs finalistes, dès leur entrée sur le terrain, sont quasiment portés aux nues par deux galeries qui, à leur manière, font également le spectacle dans les tribunes. Noir, rouge, vert, blanc, bleu, jaune, des couleurs qui vont et viennent au gré des finales. Sans fumigènes, sans pétards, mais avec des “hauts de forme” chatoyants aux couleurs du club, des maillots bigarrés, ils font le spectacle et créent cette si particulière ambiance d'une finale de Coupe d'Algérie : aux airs flamenco ou “gharbaoui” d'une clarinette ou d'une trompette d'un virtuose souvent loué par une “galerie”, répond de l'autre côté du stade celui joyeux du tambourin ou des derboukas accompagnés des chants de l'autre galerie. Que du bonheur ! l'ivresse de ce moment emporte même les “neutres”', montés assister à une finale. Avec, sur le terrain, des joueurs de rêve, des magiciens du ballon qui font qu'une finale de Coupe d'Algérie ne se termine qu'à l'ultime seconde du match. Et toujours dans une parfaite sportivité. C'était l'époque des Bachi, Hadefi, Freha, Aouadj, Betrouni, Meziani, Draoui, Kolli, Achour, Bernaoui, Annane, Lalmas, Kalem, Attoui, Salhi, Ali Messaoud et tant d'autres joueurs si modestes sur le terrain et en dehors du stade, qui ont marqué du sceau de leur personnalité l'histoire de ces clubs qui ont eu l'honneur d'animer une finale de coupe d'Algérie. Aujourd'hui le stade Mustapha-Tchaker de Blida, baptisé du nom d'un footballeur qui est mort les armes à la main pour que vive l'Algérie, devra consacrer la victoire soit du WAT, soit de la JSMB. Les joueurs de ces deux équipes doivent se transcender pour se mettre au niveau de leurs illustres prédécesseurs, arrivés à ce stade final de Dame Coupe, Tlemcéniens et Béjaouis sont appelés à se surpasser pour faire de ce match un autre moment privilégié de l'histoire de la Coupe d'Algérie. Le match en lui même sera, sur le plan technique, assez équilibré entre deux équipes qui n'ont guère brillé, ni joué les premiers rôles dans le championnat cette saison. Le WA Tlemcen, qui a rétrogradé en DII, se doit ainsi de sauver une saison catastrophique et tenter de ravir Dame Coupe aux Béjaouis. Le WAT, classé 16e, n'a récolté que 30 points au bout d'un championnat dont il est le premier relégable. La défense tlemcénienne a encaissé 39 buts et n'en a marqué que 29, soit un différentiel négatif de 11 buts. L'attaque du Widad parviendra-t-elle à trouver les ressorts nécessaires pour rugir face aux Béjaouis et faire oublier aux fans du club les déboires d'une saison 2007/2008 catastrophique ? Pour les Béjaouis, les choses se présentent différemment : les gars de Yemma Gouraya se qualifient pour la première fois de leur histoire à une finale de Coupe d'Algérie. C'est déjà un acquis important, et remporter cette édition 2007/2008 ne sera que du bonus pour un club qui court toujours derrière un titre. Classés à la 8e position (39 pts) ex aequo avec le MC Alger et l'AS khroub, Béjaïa a réalisé une année modeste, encaissant 40 buts et n'en marquant que 38, soit un différentiel négatif de 2 buts. Mais, lundi à Blida, Dame Coupe ira, très naturellement, à l'équipe qui saura la séduire : par du beau jeu sur le terrain, le fair-play, une galerie en harmonie avec son équipe, et qui saura surtout déjouer les “pronostics” des faiseurs de talismans de l'équipe adverse.