L'attentat commis le mois dernier à Béni Amrane contre l'entreprise française Razel qui a fait deux morts, un ingénieur français et son chauffeur un Algérien, aurait été exécuté par un groupe de réseau de soutien composé de cinq personnes activant sous la houlette de katibat El-Arkam de l'ex-GSPC. C'est ce que nous a révélé une source bien informée qui a précisé que les cinq personnes ainsi que onze autres dont les gardiens du chantier ont été placées sous mandat de dépôt et se trouvent en détention. Notre source ajoute que le dossier de cette affaire est toujours en instruction, ajoutant que les 16 personnes arrêtées, âgées entre 19 et 30 ans, sont originaires principalement des communes de Béni Amrane, Ammal et Souk El-Had. Les précautions nécessaires, notamment dans le choix des gardiens du chantier, n'auraient pas été prises comme il se doit par les responsables de l'entreprise concernée, affirme notre source, qui précise que les responsables du chantier de Razel de Béni Amrane n'ont pas fait appel à des entreprises de gardiennage professionnelles, se contentant de gardiens sans expérience, la plupart recrutés sur place. Notre source affirme que l'attentat a été planifié par katibal El-Arkam, dirigée par son nouvel “émir”, un certain Maldji Youcef, qui aurait remplacé depuis deux mois environ Sidi-Ali Belkacem, dit abou Amine, et exécuté par des jeunes gens qui ont toujours travaillé pour le compte des groupes terroristes moyennant d'importantes sommes d'argent. Les cinq exécutants de l'attentat ont, durant plus de dix jours, préparé leur forfait, scrutant les moindres gestes et déplacements des quatre ingénieurs français exerçant au niveau du chantier. Ils auraient déposé des bombes avec facilité grâce à des complicités venant du chantier. Par ailleurs, la même source a révélé que les “émirs” abattus ces derniers temps dans les maquis de Boumerdès ont été “donnés” par leurs rivaux avec lesquels ils sont en guerre. C'est le cas du principal artificier de la zone 2 de l'ex-GSPC, Halouane Amrane, alias “Hadhala” abattu il y a trois mois par les services de sécurité ou de Kolla Omar éliminé dernièrement à Thénia ou de Jack alias Tadjer Mohamed abattu il y a un mois. Notre source affirme que Roumane Kaddour dit Abou Hodeïfa et d'autres “émirs” abattus ont été “livrés” par des “émirs” considérés comme leurs adversaires dans l'organisation. Les services de sécurité profitent des tiraillements et de la guerre interne qui prévaut au sein de groupes terroristes pour planifier l'élimination des principaux “émirs”. Selon les mêmes sources, le groupe de l'ex-GSPC est soumis ces derniers temps à des déchirements, notamment entre le groupe de Boumerdès et celui de Lakhdaria. Notre source révèle que le groupe de Boumerdès ne veut pas reconnaître l'autorité de Abdelmoumène Rachid dit Hodheïfa El- Assimi de Baraki qui a été imposé par Droukdel pour remplacer Sifiane El-Fassila, tué en novembre 2007, par les services de sécurité. Ce dernier n'aurait pas apprécié cette révolte en provenance du groupe de Boumerdès d'où sa décision de faire la purge au sein des katibate du Centre en livrant les caches des “émirs” notamment les “Hattabistes” aux services de sécurité. Droukdel, qui a tout tenté d'avoir la mainmise sur les katibate de Boumerdès considérées comme les plus importantes, s'est heurté à l'intransigeance du groupe de Boumerdès qui veut préserver son influence sur l'organisation terroriste. Notre source ajoute que les principales seriate de l'ex-GSPC sont sans “émirs” et que les effectifs des seriate se réduisent de plus en plus, alors que les nouvelles recrues se comptent sur les doigts d'une main. Par ailleurs, et selon notre source, pas moins de 23 personnes issues des quartiers populaires de Bourouba, Oued Koriche, Kouba sont livrés à eux-mêmes dans les maquis parce qu'ils ont été rejetés par les autres groupes terroristes qui les accusent de travailler pour “les services de sécurité”. Ils sont privés de téléphones et vivent dans des conditions inhumaines à cause de l'état de suspicion qui s'est emparé des différents groupes terroristes où personne n'a confiance en personne. À cela s'ajoute la pression exercée continuellement par les services de sécurité sur ces groupes. Notre source ajoute que Droukdel aurait planifié ces derniers mois plusieurs attentats visant la capitale, mais ses plans ont été en échec par les services de sécurité. M. T.