Après le double attentat à la bombe perpétré dimanche dernier dans la région de Beni Amrane, localité située à 25 km de la wilaya de Boumerdès (est d'Alger), et qui a fait deux morts, la population est sous le choc et craint le pire. Boumerdès : De nos correspondants La population de Beni Amrane était hier sous le choc suite au double attentat perpétré la veille à la sortie est de la ville, sur la RN5, à proximité de la gare ferroviaire et du siège de l'entreprise française Razel. Les citoyens, qui craignent le pire suite à cet énième acte terroriste qui a causé la mort d'un ingénieur français et de son chauffeur de nationalité algérienne, en plus de deux blessés, se disent « consternés par ce qui s'est produit ». « Nous aurions aimé vivre dans la paix, loin de ces scènes de mort au quotidien, mais cela reste malheureusement un rêve avec la dégradation de la situation sécuritaire », dit un habitant de la ville. Car toute la région de Boumerdès est restée le fief de l'ex-GSPC et toutes les politiques et les « stratégies de lutte » contre le terrorisme islamiste se sont avérées vaines dans ce département qui continue à enregistrer des attentats au quotidien. Une femme travaillant à Razel a déclaré hier à El Watan que les deux employés de l'entreprise assassinés dans cet attentat étaient « des personnes au comportement exemplaire ». Elle dit toute l'estime qu'elle leur vouait et se dit profondément chagrinée par leur perte. Hier, les forces de sécurité ont interpellé les gardiens travaillant pour Razel dans le cadre de l'enquête diligentée à l'effet d'élucider les circonstances de la préparation de cet attentat qui s'est produit à moins de 500 m de la brigade de la Gendarmerie nationale de la ville. Les deux bombes artisanales avaient été déposées de chaque côté de la route de l'Est, juste devant l'entrée du siège de Razel. Les responsables de cette entreprise, qui est chargée de la remise en l'état du tunnel ferroviaire de Amale, à quelques kilomètres de là, et qui est ainsi la cible des terroristes pour la deuxième fois en l'espace de moins de 8 mois, ont refusé de recevoir la presse. Hier, l'entreprise a renvoyé ses employés et a arrêté de travailler. Le P/APC de Beni Amrane s'est abstenu de faire des déclarations au sujet des questions sécuritaires. « Je suis disposé à communiquer sur toute autre chose concernant la gestion des affaires de la commune, mais le volet sécuritaire ne relève pas de mes attributions », dit-il. Un adjoint de l'éducation habitant Beni Amrane s'est dit profondément inquiet par la dégradation de la situation sécuritaire. H. D., K. O.