Même s'il a défrayé la chronique ces derniers temps avec le conflit regrettable qui l'avait opposé au coach roumain Moldovan, l'inamovible gardien de but de la JSK Fawzi Chaouchi ne semble guère perturbé par cet épisode malheureux quand bien même il a été sérieusement perturbé par cette mauvaise tournure qui avait provoqué comme on le sait le départ hâtif du Roumain et l'arrivée de Younès Ifticen. Avec le recul du temps, l'on perçoit chez le portier kabyle quelques regrets du fait qu'il fut à l'origine d'une polémique qu'il aurait pu évitée mais il tient à se défendre quand même pour nous éclairer sur ce fameux clash qui avait poussé Moldovan à repartir chez lui plus tôt que prévu. “C'est vrai que je me suis emporté contre cet entraîneur et j'ai été le premier à regretter ce geste et à m'excuser auprès de mes dirigeants et de mes coéquipiers mais ce qui m'a surtout fait mal c'est qu'on a trop amplifié cet incident qui arrive dans n'importe quel club et on m'a accusé à tort”, nous avouait hier à l'hôtel Nyle Palace de Khartoum où la JSK et à sa tête son goal attitré Chaouchi se concentre au maximum sur un sujet aussi délicat que ce premier match de poules de la Coupe de la CAF face aux Soudanais d'El-Merrikh ; et au-delà des graves accusations portées contre lui, Chaouchi a tenu à rompre finalement le silence pour rapporter sa version des faits. “Avec le temps, j'ai finalement compris que cet entraîneur a profité de cet incident pour repartir chez lui car il nous avait laissé entendre qu'il ne se plaisait pas à Tizi Ousou et qu'il avait même regretté d'être venu en Algérie”, dira Chaouchi. “? Casablanca, notre préparation a laissé à désirer car cet entraîneur ne se cassait pas trop la tête à l'entra?nement et la déroute de Khouribga lui incombe totalement et j'ai eu la franchise de le lui dire en face. Depuis une légère prise de bec avec lui à Casablanca, il m'a mis dans le collimateur et avait juré de me pousser vers la porte de sortie alors que j'ai la JSK dans le sang depuis ma tendre enfance”, nous dira encore le gardien de la JSK l'air navré et la gorge serrée. Il est vrai que l'ex-gardien de but de Bordj-Menaïel n'a pas la langue dans sa poche mais il a été le premier à payer durement sa faute par une forte sanction financière comme il a été écarté de l'équipe fanion pendant une semaine et a dû rater son premier match de la saison face au NAHD. “Durant toute une semaine, j'étais dans le flou et j'avais l'impression que le ciel me tombait sur la tête et cela fut dur, très dur pour moi car ce n'était pas dans mes intentions ni dans mes prérogatives de faire partir cet entraîneur”, se défend âprement le portier kabyle. “J'ai tenu à m'excuser auprès de mes responsables et de mes coéquipiers et je tiens aujourd'hui à m'excuser solennellement auprès de nos milliers de supporters tout en leur faisant savoir que je ne suis ni un fou ni un voyou comme a voulu me taxer cet entraîneur roumain qui a d'ailleurs été limogé au Maroc pour son incompétence et surtout pour ses écarts de langage”, dira encore Chaouchi qui était tout content d'être rappelé par son club pour tirer son épingle du jeu à Bologhine face à l'USM Alger et de mériter la confiance du nouvel entraîneur Ifticen qui compte énormément sur lui pour le reste du parcours surtout qu'il avait été rappelé en équipe nationale avant d'être écarté momentanément par Rabah Saâdane à cause de cette malheureuse péripétie. “Je connais bien M. Ifticen qui est un entraîneur compétent et respectable et je lui ai déjà promis me consacrer totalement à mon travail car je reconnais qu'il a réussi à me remettre en confiance et à me faire oublier au plus vite ce cauchemar. Pour moi, seul l'avenir compte à mes yeux et l'avenir immédiat concerne justement ce match important face à l'excellente équipe d'El-Merrikh où tous les joueurs sont déjà mobilisées pour livrer une sacrée bataille aux Soudanais”, précisera Chaouchi qui a eu une longue entrevue en tête à tête avec son nouveau coach Younès Ifticen qui fut justement un ex-coéquipier du papa Rachid Chaouchi du temps où ils évoluaient tous deux à l'USM Harrach dans les années 1980. “De nombreux gardiens de but ont un caractère particulier et Chaouchi n'échappe pas à la règle mais il faut savoir gérer ce genre de sportifs caractériels mais au talent exceptionnel”, nous dira à son tour son nouveau coach Ifticen qui a tenu à effacer tout ce passif regrettable et à accorder une chance à son keeper. “Au-delà de son tempérament de feu qu'il faut savoir contenir et tempérer, il ne faut quand même pas ignorer son immense talent puisqu'il est désormais considéré comme le gardien numéro 2 de l'équipe nationale et l'important est de lui faire prendre conscience de sa valeur intrinsèque et de ses responsabilités. Je me suis longuement entretenu avec lui à Alger à la veille du match de Bologhine face à l'USMA puis ici à Khartoum et je pense qu'il a bien saisi la portée de mon message”, dira encore Ifticen qui en sûrement vu d'autres dans sa longue expérience de footballeur et d'entraîneur de haut niveau, et qui a promis de remettre sur les rails le gardien bondissant de la JSK tout en exigeant de son portier une plus grande sagesse, une conduite irréprochable et surtout une plus grande maturité dans son intérêt personnel mais aussi dans l'intérêt de toute son équipe. Dans tous les cas de figure, seul l'avenir nous renseignera sur sa future trajectoire M. H.