R?SUM? : Besma a deviné que c'est lui qu'il l'a déchiré. Elle n'aura pas le temps d'aborder le sujet. Encore plus furieux qu'à son départ, il se permet non seulement de crier après elle mais aussi de la secouer rudement. Elle prend peur. Elle a conscience qu'il ne ratera aucune occasion pour s'en prendre à elle… 17iéme partie Le reste de la matinée, Besma travaille sans prendre le temps de souffler. Salim va et vient. L'air du bureau est irrespirable tant il fume cigarette sur cigarette. Elle a ouvert la fenêtre du bureau. Il s'est empressé de la refermer. - Tu n'as pas demandé, dit-il. - Je m'excuse. J'ignorais que je devais… Elle replonge le nez dans ses papiers et se concentre. Les appels téléphoniques lui permettent de se détendre un peu. Même si ce sont que de simples échanges avec les clients, le fait de parler lui fait du bien. Le temps de quelques minutes, elle ne pense plus à son chef. Même s'il se tient devant elle, prêt à lui crier dessus. ? midi, elle n'est pas surprise qu'il refuse qu'elle sorte. - Tu prendras ta pause plus tard. - Bien. Elle regrette de ne pas avoir pris un fruit ou un yaourt dans son sac. Elle aurait dû écouter sa mère et prendre un petit déjeuner. - Si on me demande, dis-leur que je serai absent jusqu'à demain. - Vous ne reviendrez pas ? - Peut-être que je reviendrai, émet-il. En leur disant ça, tu leur éviteras de m'attendre pour rien. - Bien. Mais si vous ne revenez pas, comment ferai-je pour le bureau ? demande-t-elle. La serrure, lui rappelle-t-elle, n'a pas été changée. - Je vais demander au gardien de s'en charger. Besma est heureuse et soulagée en le voyant prendre sa veste et sortir. Elle va à la fenêtre et le voit monter dans sa voiture. - Enfin, soupire-t-elle, attendant que la voiture se soit éloignée pour ouvrir la fenêtre. De l'air, de l'air… Elle allait pouvoir travailler en paix. De nouveau, son ami Idir appelle. Il est heureux de tomber sur elle. - Pourquoi était-ce lui et non toi qui as répondu ? - Il était le plus proche, ment-elle. Je ne pouvais pas lui dire de ne pas y toucher. - Oui. Mais pourquoi n'es-tu pas venu déjeuner ? - J'avais des clients, ment-elle à nouveau. Et je suis seule au bureau. Idir propose de venir l'y voir. Elle panique. Si Salim revient et qu'il le trouve au bureau, il fera un scandale. Elle refuse. - Pourquoi ? - J'ai énormément de travail, dit-elle. On se verra plus tard. - Non, je viens maintenant. Lorsqu'il raccroche, elle a l'impression de recevoir une gifle. Elle le découvre têtu. Désespérée, elle va à la fenêtre et surveille la rue. La voiture de Salim n'est pas là. Mais il risque de revenir. Idir apparaît, un paquet à la main. Moins de cinq minutes après, il entre dans le bureau. Il remarque la serrure et en rit. - Vous avez été cambriolé ? - Non, la serrure bloquait, alors ils ont… - Ok ! Je t'ai apporté un déjeuner, dit-il tout en remarquant sa pâleur. Tu n'es pas souffrante j'espère ? - Non, fatiguée. Pourquoi es-tu venu ? Je t'ai dit de ne pas venir, s'écrie-t-elle. Pourquoi me déranges-tu dans mon travail ? - Te déranger ? reprend Idir. Mais qu'est-ce qui t'arrive ? Tu ne veux pas me voir ? - Pas maintenant. Je comprends que tu crois bien faire, poursuit-elle mais, dorénavant, ne viens pas. Mon responsable n'apprécie pas qu'on reçoive. Idir le sait. ? la façon dont il lui a répondu au téléphone, il est clair qu'il ne doit pas faire bon de travailler sous ses ordres. - Je t'en prie. Retourne d'où tu viens. Je te promets une sortie. - Promis ? - Promis juré. Allez, au boulot ! Besma doit le mettre à la porte. Sans joie. Elle aurait voulu qu'il reste mais la peur que Salim tombe sur lui est plus forte. Elle ne veut pas le provoquer davantage. Il est le chef et alors qu'elle croule sous le travail, il se permet de s'absenter, sans raison. Et lorsqu'il est là, il impose sa présence en la harcelant. La jeune fille croit qu'en suivant ses ordres à la lettre, elle aura la paix. Elle se trompe… A. K. (? suivre)