Voilà qui devrait soulager quelque peu les familles nécessiteuses, et dont la bourse est déjà en berne pendant ce mois de Ramadhan : le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a décidé de relever de 2 000 à 3 000 DA la prime de scolarité servie annuellement, rapporte l'agence officielle. Cette décision, quand bien même la somme apparaîtrait dérisoire au regard des prix mirobolants des fournitures scolaires et autres dépenses inhérentes à la rentrée scolaire, et qui devrait bénéficier à 3 millions d'enfants scolarisés, intervient à l'issue de “l'examen oral” du ministre de l'Education nationale Boubekeur Benbouzid. Le ministre de l'Education, dont le secteur est en proie depuis de longues années à des mouvements de contestation liés à des considérations socioprofessionnelles, a présenté un… tableau, loin d'être noir, assez prometteur, à ses yeux, de la réforme engagée dans le secteur. De la réalisation des infrastructures scolaires, en passant par la révision des programmes, du recyclage des enseignants et enfin réaménagements des horaires et des résultats enregistrés aux divers examens, tout était présenté avec chiffres à l'appui. Plus de 8 millions d'élèves seront sur les chemins de l'école à partir de samedi, avec une appréhension reconnue par le ministre de la surcharge des classes du cycle moyen, et près de 60 millions de livres seront mis à la disposition des élèves dont 4 millions seront remis gracieusement aux élèves nécessiteux. Une nouveauté cependant : désormais, des cours de civisme et de morale seront dispensés. “L'Algérie s'est désormais libérée de la dépendance financière. Elle a aussi très largement rétabli la sécurité à travers le territoire. Mais notre pays souffre encore d'autres maux légués par la crise, dont l'incivisme et de multiples autres dévoiements, qui perturbent l'harmonie sociale et retardent nos efforts de développement. Face à ces difficultés, différentes solutions sont à déployer, mais la plus perspicace reste incontestablement l'éducation, le civisme et l'esprit de citoyenneté, trois missions dans lesquelles l'école doit s'investir encore davantage”, a préconisé Bouteflika. La réconciliation devra également trouver sa place. “Il s'agit d'enraciner notre enfance et notre jeunesse dans son identité nationale, qu'il s'agisse de la langue et de la culture ou qu'il s'agisse des valeurs civilisationnelles et de notre histoire. C'est par ces atouts que l'enfance et la jeunesse algérienne seront, demain, les citoyens et les citoyennes d'une Algérie réconciliée avec elle-même, libérée de toutes les séquelles de la tragédie nationale, capable d'affronter le monde et cultivant, au fil continu des générations, le devoir de mémoire envers son glorieux passé”, dit-il. Bouteflika, qui n'a pas caché sa satisfaction —“Cela n'est pas une affirmation politique et peut aisément se vérifier à travers les données des organisations internationales et notamment de l'Unesco”, affirme-t-il à propos des efforts consentis dans le secteur de l'éducation — a omis toutefois, tout comme Benbouzid d'ailleurs, d'évoquer la situation des langues étrangères. Simple omission ou c'est… politique ? En tout cas, Benbouzid semble avoir réussi son examen de passage. Karim Kebir